"Nous allons demander à la cour de dire que la décision d'accorder l'immunité diplomatique est illégale car selon notre législation, l'immunité diplomatique ne peut pas s'appliquer en cas de crime grave, et la violence en fait partie", a déclaré à l'AFP le chef d'AfriForum, Kallie Kriel.
Grace Mugabe a obtenu l'immunité diplomatique auprès des autorités sud-africaines et a pu rentrer dimanche à Harare. Considérée comme une des favorites pour succéder à son mari âgé de 93 ans, elle est sous le coup d'une plainte pour coups et blessures contre une mannequin.
Gabriella Engels, 20 ans, affirme avoir été agressée violemment, avec un câble et une prise, par la première dame dans un hôtel d'un quartier huppé de Johannesburg le 13 août. Selon les médias sud-africains, deux fils de Grace Mugabe se trouvaient dans le même établissement.
A la suite de cet incident, les autorités zimbabwéennes ont demandé mercredi à Pretoria l'immunité diplomatique pour Grace Mugabe, un privilège qui lui a finalement été accordé. La chef de la diplomatie sud-africaine Maite Nkoana-Mashabane "a décidé que l'immunité diplomatique était justifiée dans ce cas particulier".
Afriforum qui défend la mannequin Gabriella Engels, a dénoncé la "culture de l'impunité" de la part de "dirigeants corrompus qui se protègent mutuellement". "Nous estimons que l'immunité diplomatique n'aurait pas du être accordée".
Afriforum entend désormais saisir la justice avec un ténor du barreau sud-africain: Gerrie Nel. Celui-ci s'est fait connaître mondialement lors de l'affaire Oscar Pistorius: alors procureur, il avait obtenu en 2015 la condamnation pour meurtre du champion paralympique.
Si cette action échoue, Kallie Kriel espère au moins que Mme Mugabe ne se rendra plus en Afrique du Sud.
"Elle adore faire du shopping à Sandton à Johannesburg (...) ce serait un pas positif si elle pouvait ne plus jamais revenir", a ajouté Kellie Kriel, soulignant que la priorité était désormais que Mme Mugabe soit poursuivie par la justice.
Avec AFP