Devant son atelier au quartier Ouenzé à Brazzaville, le menuisier Pedro Mayembe expose souvent ses meubles dont les lits et des armoires de qualité, rien à voir avec ce qui vient de l’étranger. Il est déterminé et optimiste à s’imposer, malgré la concurrence.
Me Pedro estime que les artisans du bois congolais ont les atouts pour fabriquer les articles qui puissent intéresser les populations. "L’artisanat est un travail qui doit se faire avec passion, ce n’est pas toujours le commerce", affirme-t-il.
Dans un autre quartier de Brazzaville, au marché Total de Bacongo, maître Sylvestre, un autre menuisier, est sur toute la chaine de transformation du bois. Du sciage à la tour jusqu’aux finitions à la ponce, il ne néglige rien. Il prend au grand soin toutes ses fabrications, malgré les difficultés et l’absence du matériel adéquat. "Nous voulons donner le meilleur de nous-nous. Nous fabriquons tout. Nous sommes mêmes prêts à fournir les tables-bancs dans les écoles, bien que les autorités ne nous fassent pas confiance", regrette-t-il.
Pour promouvoir le travail fait par les artisans du bois à Brazzaville, l’Agence nationale de l’artisanat organise depuis quelques jours un salon des métiers de l’artisanat et du bois. Plusieurs artisans sont venus exposer leurs œuvres, et les visiteurs n’arrêtent pas de s’étonner. "Rien à voir avec ce qui vient de l’Europe. Souvent, on ignore ce dont sont capables nos menuisiers ici", a reconnu une mère de famille.
Les artisans du bois se sont mis en coopérative pour être plus efficaces. Ils peuvent dès à présent mettre fin aux préjugés qui font d’eux d’incapables de fournir de grosses commandes de l’Etat, notamment en tables-bancs dans les écoles. "Je mets une croix sur ça. Nous sommes capables de fournir dans toutes les écoles les bancs durables avec dossier", indique Me Sylvestre.