Après le sauvetage de plus de 1.750 migrants mercredi et jeudi, les gardes-côtes italiens, qui coordonnent les opérations dans la zone, ont parlé vendredi de "plusieurs opérations en cours".
Les deux navires humanitaires actuellement dans la zone, l'Aquarius de SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières (MSF) et le Golfo Azzurro de Proactiva Open Arms ont secouru plus de 500 personnes aux premières heures de la matinée et faisaient route vers d'autres embarcations de fortune.
"Des brûlures dues au carburant, des blessures, des bébés... Journée difficile", a annoncé Proactiva sur Twitter.
Les migrants secourus jeudi "viennent en renfort des équipes, pas dormi depuis 30 heures", a indiqué SOS Méditerranée.
A Malte, le sommet européen doit être largement consacré à la crise migratoire et au projet européen de soutenir en Libye la lutte contre les passeurs.
Jeudi soir, le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, et son homologue libyen, Fayez al-Sarraj, ont signé un memorandum d'accord pour lutter contre le trafic de migrants. L'Italie s'est engagée à fournir pour cela moyens et formation aux autorités libyennes, appelant l'Union européenne à faire de même.
Dans le cadre de son opération navale anti-passeurs Sophia, lancée en 2015, l'UE a commencé fin octobre à former des gardes-côtes libyens. Un premier contingent de 78 hommes devait achever sa formation en février.
Sur le pont de l'Aquarius, où les visages se ferment dès que l'on pose des questions sur la Libye, l'idée de bloquer les migrants dans ce pays où ils sont victimes d'abus et de tortures n'apparaît pas comme une solution.
"Les Libyens nous tirent dessus comme sur des chiens", a raconté jeudi Boubacar, Guinéen de 17 ans, selon des propos rapportés par une porte-parole de SOS Méditerranée.
Les secours de ces derniers jours devraient porter à plus de 6.500 le nombre de migrants arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l'année, tandis qu'au moins 227 autres sont morts ou disparus en janvier au large de la Libye, selon l'ONU.
Avec AFP