Beaucoup de manifestants brandissaient des portraits de leurs enfants, parfois de très jeunes hommes, partis à la recherche d'une vie meilleure.
"Mon fils est parti en Libye après ses études (...) et il est aujourd'hui détenu dans une prison libyenne", a déclaré Fatna Kharbouch, une des mères venues crier leur colère.
Les familles de ces migrants clandestins, pour la plupart originaires de Khouribga, Beni Mellal et Fqih Bensalah --des villes du centre du pays--, s'efforcent depuis plusieurs semaines de mobiliser l'opinion pour pousser les autorités à intervenir.
La semaine dernière, le gouvernement marocain a annoncé la création d'un "comité de suivi" pour "piloter le retour des Marocains bloqués en Libye" dans "des conditions qui préservent leur sécurité".
En plein chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est une plaque tournante du transit de migrants africains cherchant à gagner l'Europe. Le 14 novembre, un documentaire choc de la chaîne de télévision américaine CNN a exposé l'existence de ventes d'esclaves près de Tripoli, indignant le monde entier.
Vérifier les identités de ceux qui demandent à rentrer au Maroc --entre 200 et 700, selon les sources-- est difficile, a précisé à l'AFP une source gouvernementale.
Selon le comité de soutien aux familles, la fermeture de l'ambassade du Maroc à Tripoli début 2015 a également compliqué le dossier.
"Le Maroc déporte des milliers d'Africains vers leur pays d'origine et en même temps, nous avons 700 Marocains délaissés dans des centres et des prisons, sans que personne ne leur donne des papiers pour voyager en toute dignité", s'est indigné Azzedine Tabit, un des membres de la Coordination des Marocains résidant en Libye, créée par les familles.
En août dernier, une première opération de rapatriement avait permis de ramener 190 Marocains bloqués en Libye.
Avec AFP