Des malades du Covid-19 ou leurs proches parlent de conditions d’hospitalisation difficiles notamment à Tengandogo, le principal centre de prise en charge des malades du Covid-19 à Ouagadougou.
Des accusations exagérées, selon les autorités qui disent mettre les bouchées doubles pour relever le défi de la pandémie.
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Les mauvaises conditions d’accueil et d’hospitalisation ne sont pas une nouveauté au Burkina Faso.
Les patients et leurs accompagnants étaient déjà habitués à l’insalubrité et aux conditions difficiles dans les hôpitaux du pays. Mais il a fallu la pandémie du Covid-19 pour que la situation dans les centres de santé fasse l’objet de débat national.
L’hôpital de Tengandogo, l’hôpital de référence à Ouagadougou, a été choisi pour traiter les cas de Covid-19 dans le pays. Mais des malades atteints de la pandémie admis dans cet hôpital et leurs proches dénoncent des conditions difficiles. Ils ont accepté de témoigner, sous anonymat.
"Les toilettes, ça ne va pas. La nourriture, ce n’est que hier qu’ils ont commencé à l'améliorer. Les conditions ne sont pas bonnes. Comment des adultes hommes et femmes peuvent utiliser les mêmes toilettes? S’ils passent dans les chambres le matin si ce n’est pas à 18h ou 19h ils ne viennent plus", indique ce malade du Covid-19.
"Les toilettes sont trop sales et puis l’eau ne vient pas partout", ajoute un autre.
Ce jeune homme a perdu son père car aucun hôpital ne pouvait le prendre en charge. "Les médecins de Tengandogo qui me disent que la clinique en question refuse de recevoir le papa sous prétexte qu’ils n’ont pas de protection nécessaire pour l’accueillir dans leur centre. Je leur demande qu'est-ce qu’ils proposent? Ils disent que c’est à nous de voir", déplore-t-il.
Lire aussi : Consternation chez les 500.000 ménages qui dépendent du plus grand marché de OuagadougouA Tengandogo, les soignants disent faire tout ce qu’ils peuvent pour s’occuper des malades malgré le manque de matériel.
"Je peux vous dire, pour la nourriture, la qualité du repas s’est beaucoup améliorée. Il y a quelques semaines je ne pouvais pas vous dire que le repas était de bonne qualité", a indiqué Pierre Kaboré, médecin à Tengandogo.
Le professeur Adama Sanou, directeur des services médicaux de l’hôpital de Tengandogo, lors d’une visite des journalistes, avait déclaré: "Nous avons tout organisé pour qu’il y ait des rondes mais personne n’est parfait. Il y a peut-être des situations où c’est arrivé. Mais je ne peux pas vous dire aujourd’hui une appréciation particulière là-dessus. Je suis d’accord avec vous que lorsqu’il y a une faille, il faut la relever et il faut trouver des solutions pour la régler. Donc s’il y a des patients qui se sont plaints, nous essayons d’améliorer les conditions".
Il n’y a pas que Tengandogo. La clinique Les Genêts est l’un des établissements mis à disposition pour la prise en charge des malades du Covid-19.
Au regard de la pression et la grosse polémique sur les réseaux sociaux, le président du Faso s’est rendu à Tengandogo.
"Nous devons savoir faire la part des choses entre les débats et les propositions qui nous font avancer. La critique facile qui est opérée au quotidien est pour mettre en mal le travail qui est fait. Je voulais lancer un appel à tous les Burkinabè pour que nous convergeons dans le même sens. L’intérêt, c’est de soigner, de trouver les moyens pour que cette maladie ne se propage pas, que nous puissions bouter définitivement le Covid-19 du Burkina Faso et du monde de façon générale", a déclaré le président Roch Kaboré.
Au 27 avril, le Burkina compte 632 cas de Covid-19 avec 42 décès.
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