Une patrouille de police envoyée pour secourir à l'aube une habitante victime de vol à mains armées "a essuyé des tirs nourris" des cambrioleurs. "Malheureusement, un (policier) a été atteint dans le dos" et il est mort sur le coup, a déclaré à l'AFP le bourgmestre de Kananga, Édouard Ntumba.
"Ils ont pris tous les petits effets de la maison et ont tenté de me violer", a déclaré à l'AFP la victime, une jeune commerçante de 33 ans. "J'ai vu six hommes entrer dans ma maison, habillés en tenue des FARDC (Forces armées de la RDC). Ils portaient des fusils et des couteaux", a-t-elle expliqué.
"Depuis la déclaration de la fin de l'insurrection de la milice Kamuina Nsapu, il y a un mois, Kananga enregistre une explosion des cas d'attaques armées des habitations attribués à des militaires FARDC", a déclaré à l'AFP un prêtre de l'archidiocèse de Kananga, exhortant les autorités à "nourrir et bien encadrer" les soldats.
"Depuis quelques jours, il s'observe une recrudescence des cas d'insécurité entretenus par des hommes armés dans la ville de Kananga", a reconnu le général Fidèle Kauma, chef de la police de la province du Kasaï-central dont Kananga est la capitale, promettant "d'intensifier des patrouilles".
Ancien havre de paix, le Kasaï s'est embrasé il y a un an après la mort en août 2016 du chef coutumier Kamuina Nsapu, qui s'était soulevé contre le pouvoir de Kinshasa.
Ces violences entre forces de sécurité et milices Kamuina Nsapu ont fait plus de 3.000 morts, selon l'Église catholique, l'ONU a dénombré plus de 80 fosses communes et enregistré 1,4 million de déplacés. Deux experts de l'ONU y ont été tués en mars alors qu'ils enquêtaient sur ces violences.
A l'issue d'une conférence sur la paix dans le Kasaï tenue mi-septembre, des chefs coutumiers avaient signé un acte d'engagement de ne plus recourir à la violence pour régler des différends.
Avec AFP