À Mogadiscio, des foules de citoyens chantant l'hymne national dans les rues de la capitale, alors que des membres des forces de sécurité tirent avec des armes automatiques dans le ciel, pour manifester leur joie.
Des célébrations semblables se sont poursuivies dans plusieurs autres grandes villes du pays, dont Beledweyne, Jowhar, Garbarey, Abudwaq et Kismayo.
La paix, la stabilité et un gouvernement responsable sont des piliers importants pour les manifestants.
"J'espère toujours qu'un jour la Somalie marchera seule, et Mogadiscio, sa capitale, redressera sa belle tête", confie Liban Ahmed, un résident de Mogadiscio. " Je suis un habitant de Mogadiscio depuis toujours et j'ai vu tout ce qui était bien et moins bien. Une chose est sûre, c'est que je n'ai jamais perdu espoir. "
Un autre habitant, Omar Aden, 45 ans, propriétaire d'un restaurant et père de 10 enfants, a expliqué que "chaque élection somalienne après 1991 a redonné espoir".
"Nous avons été témoins de différentes élections et de différents moments difficiles, mais j'ai toujours considéré cet exercice démocratique comme le héraut du retour de la paix et de la nation", a déclaré Omar Aden.
Les espoirs d'un président efficace et d'une bonne gouvernance ont atteint leur point culminant en septembre 2012, lorsque la Somalie a élu son premier gouvernement en deux décennies.
Les gens avaient alors pensé que les années de lutte civile, de terrorisme et de piratage arrivaient à leur fin, un sentiment qui n'a jamais disparu des rêves des somaliens.
Mais l'administration sortante du président Hassan Sheikh Mohamud n'a pas répondu aux attentes du public. La sécurité est encore fragile, le pays est numéro un dans le classement international des nations corrompues.
Mohamed Abdullahi Farmajo, 55 ans, a été déclaré vainqueur après deux tours de scrutin par le parlement somalien à Mogadiscio mercredi, à la suite de six mois de retards répétés et d'un processus de vote prolongé qui a conduit à la création du parlement actuel.
Il a immédiatement prêter serment après le vote derrière les murs sécurisés de l'aéroport de la capitale.
Son élection a suscité les espoirs de millions de personnes cet l'État pauvre et violent de l'Afrique de l'Est qui est actuellement en difficulté avec une sécheresse sévère.
Le nouveau président élu, Mohamed Abdullahi Farmajo, a déclaré mercredi soir à la nation que les médias gouvernementaux avaient signé mercredi soir la volonté du peuple somalien de créer un gouvernement qui dépendait de la collaboration du public.
"Je propose de créer un gouvernement qui met en relation les citoyens et leurs dirigeants, un gouvernement civil qui travaille avec la collaboration de son peuple de tous côtés, y compris dans le domaine de la sécurité et l'économie ", a déclaré le président.
Le pessimisme dans tous les esprits
Mohamed Abdullahi Farmajo est considéré comme l'un des politiciens les plus populaires que la nation de la Corne de l'Afrique ait jamais connu après l'effondrement du gouvernement central en 1991.
Durant son court mandat de Premier ministre - de 2010 à 2011 - il a acquis la réputation d'être un personnage indépendant, compétent et nationaliste.
Le docteur Abdinur Sheikh, ministre de l'Education du cabinet de Mohamed Abdullahi Farmajo, a déclaré qu'il avait été nommé pour construire un cabinet avec quelques ministres et une sélection de technocrates.
Mohamed a quitté son emploi lors d'une lutte de pouvoir entre le président de l'époque et le président du parlement, un mouvement qui a forcé les habitants de Mogadiscio à protester dans les rues, lui demandant de rester.
Dans sa campagne électorale présidentielle, il a promis de lutter contre la corruption, comme ne pas utiliser les revenus maigres du pays de l'aéroport de Mogadiscio et du port maritime dans des voyages extravagants ou inutiles à l'étranger.
Il a bénéficié d'un fort soutien parmi le personnel de sécurité du pays en plaidant pour un paiement régulier de la police nationale, du service de renseignement et des forces de l'armée qui combattent le groupe islamiste al-Shabab.
En 2011, Mohamed Abdullahi Farmajo a ordonné aux agences des Nations unies engagées en Somalie, mais basées au Kenya pour des raisons de sécurité, d'emménager à Mogadiscio dans les trois mois, une décision audacieuse que beaucoup de Somaliens approuvent.
Husein Abdikarim Ginidish, analyste politique somalien en Caroline du Nord explique son succès car "c'est un politicien modéré, humble et efficace. Et le fait qu'il est une personne à l'écoute".
Traduit de l'anglais par Nastasia Peteuil