Plus de 450.000 Sud-Soudanais fuyant la guerre qui ravage leur pays depuis 2013 ont trouvé refuge au Soudan, selon l'ONU. Khartoum estime à quelque 1,3 million leur nombre dans le pays.
Au cours des derniers mois, la police soudanaise a démoli des habitations de réfugiés à Khartoum ou a transféré ces personnes à d'autres endroits sans mettre en place une "planification adéquate", a déploré le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
"Selon les derniers rapports, environ 220 abris dans la zone de Dar es Salam ont été démantelés par la police le 23 octobre, privant quelque 2.000 réfugiés sud-soudanais d'abris" à Khartoum, a affirmé l'agence onusienne dans un communiqué.
D'autres réfugiés ont été transférés à Omdourman, ville située en face de Khartoum de l'autre côté du Nil, provoquant un "surpeuplement (...) et une surcharge du réseaux d'eau et des installations sanitaires", selon la même source.
Environ 35.500 réfugiés sud-soudanais habitent dans des sortes de terrains vagues à Khartoum et le gouvernement tente de leur trouver un logement durable.
"En attendant ces solutions à long terme, le HCR espère que les besoins humanitaires immédiats des réfugiés sud-soudanais seront pris en compte dans un délai convenable pour éviter des souffrances inutiles", a souligné le HCR.
La semaine dernière, le ministre soudanais de l'Intérieur Hamid Mnan a affirmé au Parlement que les autorités attendaient une directive du président Omar el-Béchir sur le lieu où transférer les réfugiés.
Fuyant la guerre et la famine dans leur pays, les Sud-Soudanais continuent à affluer en masse au Soudan voisin, avec l'arrivée d'environ 185.000 réfugiés en 2017, selon le HCR.
Le Soudan du Sud a obtenu l'indépendance en 2011, mais a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile amorcée par des combats entre des unités rivales de l'armée. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés.
L'accueil des réfugiés sud-soudanais a été un élément clé mis en avant par Khartoum auprès de Washington pour la levée des sanctions économiques américaines.
Avec AFP