Jean-Jacques Béchio a été ministre de la Fonction publique sous le président Félix Houphouët-Boigny et et Georges Armand Ouégnin, secrétaire d'Etat à l'Assurance maladie dans le dernier gouvernement de Laurent Gbagbo.
Leur comparution a eu lieu dans une audience de deux heures, sans témoin pour appuyer ou contester l'accusation.
Ils sont les deux premiers accusés d'envergure, détenus pendant près de deux ans avant d'être mis en liberté provisoire. Ils ont comparu libres devant la Cour d'assises d'Abidjan.
M. Béchio a été arrêté le 11 avril 2011 aux côtés de l'ex-président Laurent Gbagbo et de sa femme Simone, après cinq mois de violences postélectorales qui firent plus de 3.000 morts.
Dans sa plaidoirie, M. Béchio a plutôt évoqué l’injustice qu’il a subie en détention, évoquant aussi l'enfer sur terre que lui et les proches de Gbagbo ont vécu lors du bombardement de la résidence présidentielle, dans laquelle il se trouvait, le 11 avril 2011.
M. Ouégnin qui est un chirurgien de formation a, lui, expliqué qu’il n’avait pas de temps d’être impliqué dans l’achat d’armes pour alimenter des milices mais de s’occuper de la médecine.
Après trois années d'instruction, Simone Gbagbo et 82 autres prévenus ont été convoqués fin décembre devant la Cour d'assises d'Abidjan pour le procès le plus important en Côte d'Ivoire depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011.
En refusant de reconnaître sa défaite à la présidentielle de décembre 2010 face à Alassane Ouattara, l'ex-président Laurent Gbagbo, actuellement détenu par la Cour pénale internationale (CPI) sous l'acusation de "crimes contre l'humanité" , avait plongé le pays dans une crise sanglante.
Lui-même au nombre des accusés, Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par M. Gbagbo, a dénoncé un procès "politique" visant à "museler l'opposition" avant la présidentielle de 2015, à laquelle M. Ouattara est candidat.