Me Obey Shava a confirmé à l'AFP que le rédacteur en chef de NewsDay, Wisdom Mudzungairi et Richard Chidza, reporter dans ce même journal avaient été arrêtés, avant d'être relâchés quelques heures plus tard. "Ils sont accusés d'avoir insulté le président et de saper son autorité", a-t-il expliqué.
"La police affirme que c'est en relation avec la une du journal de jeudi", a-t-il ajouté. Les deux hommes devront comparaître ce samedi devant un tribunal, à Harare, a précisé l'avocat.
Jeudi, NewsDay avait publié un article intitulé "Nouvelle alerte sur la santé de Mugabe" dans lequel le président était décrit comme étant "supposément en mauvaise forme".
Mercredi matin, le président zimbabwéen qui vient de célébrer son 93e anniversaire avec un festin gargantuesque s'était envolé pour Singapour, officiellement pour "une visite médicale programmée". Il est supposé revenir en début de semaine prochaine.
La santé du plus vieux chef d'Etat en exercice au monde est une source intarissable de rumeurs au Zimbabwe.
Ses voyages fréquents en Asie et notamment à Singapour pour des bilans médicaux font régulièrement l'objet de spéculations.
En 2016, le gouvernement avait été obligé de démentir sa mort au cours de ses vacances annuelles passées en Asie.
Mais malgré ces rumeurs, M. Mugabe, au pouvoir depuis 1980 ne pense pas du tout à la retraite. Candidat à sa propre succession pour les élections de 2018, il s'est toujours gardé de désigner un successeur et assure qu'il compte régner jusqu'à ses 100 ans.
Dans le classement 2016 de la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières (RSF), le Zimbabwe occupe la 124e place.
L'ONG dénonce notamment le "harcèlement et l'intimidation de journalistes par le gouvernement de Robert Mugabe".
Avec AFP