Une deuxième nuit de violences fait des blessés à Milwaukee aux Etats-Unis

Des protestants marchent après qu'un homme noir s'est fait tuer par un policier, à Milwaukee, Wisconsin, le 14 août 2016.

La ville de Milwaukee dans le nord des Etats-Unis a connu une deuxième nuit de violences, qui a fait plusieurs blessés, deux jours après que les forces de l'ordre eurent tué un suspect noir.

La nuit de dimanche à lundi a été marquée par des jets de pierres et des coups de feu après que des policiers, en tenue antiémeute, ont investi le quartier du Sherman vers 23H00 locales (04H00 GMT) pour disperser une foule de manifestants en colère.

Ils ont eu recours à un véhicule blindé pour porter secours à une victime blessée par balle qui a été conduite à l'hôpital, et ont procédé à "de multiples arrestations", a indiqué la police locale.

Un officier de police blessé a lui aussi emmené à l'hôpital, après avoir été heurté par un caillou.

Un autre policier a essuyé le tir d'un "projectile" non identifié, mais s'en est mieux tiré, grâce à son casque, a précisé la police.

Un véhicule de brigade a été endommagé par des jets de pierres, de briques et de bouteilles de verre.

"Les policiers continuent d'essuyer des jets de pierres alors qu'ils tentent de disperser de petits groupes dans les quartiers autour de Sherman et de Burleigh", a indiqué la police sur Twitter, en précisant que des véhicules blindés avaient été déployés en soutien.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des manifestants avaient déjà caillassé des voitures de police et mis le feu à plusieurs commerces de la ville située à quelque 130 km au nord de Chicago.

En réaction, le gouverneur Scott Walker avait annoncé la mobilisation de la garde nationale du Wisconsin, "afin qu'elle soit en mesure de prêter main forte aux forces de l'ordre locales sur requête".

Cent-vingt-cinq membres de la garde nationale ont été dépêchés sur place et placés en stand-by, mais leur intervention n'a pas été nécessaire.

Soulignant que la situation restait "très instable", le maire de Milwaukee en avait appelé dimanche aux proches des manifestants, les exhortant à dire à leur "fils", "fille" et "petit-enfant" de "se tenir à l'écart de la zone" où ont eu lieu les incidents.

Le suspect était armé

Tout a commencé lorsque deux policiers ont arrêté, samedi après-midi, deux suspects en voiture qui se sont ensuite enfuis à pied. "Lors de cette course poursuite, l'un des policiers a tiré sur un suspect armé d'un pistolet semi-automatique" qui est mort sur place, selon la police de Milwaukee.

Le suspect de 23 ans, Sylville Smith, avait un casier judiciaire fourni et son arme avait été volée lors d'un cambriolage en mars, avait-elle précisé.

Les événements ont dégénéré dans la soirée de samedi quand la police a tenté de disperser au moins 200 manifestants exaspérés, certains jetant des pierres et des briques vers les forces de l'ordre. Une adolescente de 16 ans avait été blessée et hospitalisée, ses jours n'étant toutefois pas en danger. Quatre policiers avaient aussi été conduits à l'hôpital.

Au moins six commerces avaient été incendiés, dont une station-service, selon la police. Parmi ces commerces figuraient également une banque, une boutique de produits de beauté et un magasin de pièces automobiles, selon le journal local, le Milwaukee Journal Sentinel.

Le maire de la ville avait précisé que 17 personnes, toutes connues des services de police, avaient été arrêtées dans la nuit de samedi à dimanche.

Le détail des arrestations "multiples" de la nuit de dimanche à lundi n'est, lui, pas connu.

Appelant à l'apaisement, le gouverneur Walker a rappelé dimanche que le Wisconsin "possède une loi requérant une enquête indépendante à chaque fois qu'il y a des tirs mortels effectués par un officier des forces de l'ordre".

Des policiers ont été pris pour cibles dans plusieurs endroits des Etats-Unis ces dernières semaines, notamment à Dallas (Texas) et Baton Rouge (Louisiane), où plusieurs ont été abattus par des tireurs, dans un contexte de manifestations très tendues après la mort de plusieurs Noirs victimes de violences policières.

Avec AFP