Selon le schéma d'organisation de ce "dialogue politique national inclusif" dévoilé par une ordonnance présidentielle lue à la télévision nationale, la communauté internationale serait appelée à jouer un rôle de "facilitateur".
Interrogé par l'AFP sur cette annonce, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti historique d'opposition en République démocratique du Congo, a indiqué qu'elle se prononcerait officiellement mardi.
Après avoir dénié toute légitimité au pouvoir à la suite de la présidentielle de 2011, entachée de fraudes massives et perdue par son chef Étienne Tshisekedi, l'UDPS avait fait volte-face en juin en déclarant être prête à participer au "dialogue" envisagé alors par M. Kabila, à condition que celui-ci se tienne "sous l'égide de la communauté internationale".
Selon l'ordonnance présidentielle, "le dialogue national", sera "placé sous la co-modération d'un représentant de la majorité et d'un représentant de l'opposition politique".
Pour le chef de l'État, cette co-modération "pourra bénéficier de l'accompagnement d'une facilitation internationale qui aura à offrir ses bons offices en cas de difficulté majeure."
L'ordonnance présidentielle précise que le "dialogue national" aura lieu à Kinshasa mais ne fixe pas de date pour la tenue de cette rencontre.
Le "comité préparatoire" de ces assises, dont l'identité des membres n'a pas été révélée, doit arrêter dans les dix jours à venir "le nombre des participants [et] la durée [...] de ce forum".
Une bonne partie de l'opposition refuse de prendre part a ce dialogue et dénonce les intentions du président Kabila. Parmi ces opposants se comptent deux plate-forme : la Dynamique de l'opposition et le G7, qui ont fait cette déclaration lue par Ingele Ifoto :
Your browser doesn’t support HTML5
A un an de la date limite pour la tenue de la présidentielle, à laquelle la Constitution lui interdit de se présenter, M. Kabila a annoncé officiellement samedi son intention de convoquer un "dialogue politique nationale inclusif" destiné à trouver un "consensus responsable" sur l'organisation des prochaines élections afin de garantir "la stabilité et la paix" du pays.
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection de M. Kabila en novembre 2011. L'opposition le soupçonne depuis des mois de chercher à tout faire pour se maintenir en poste au-delà du terme de son mandat, en décembre 2016.
Elle apparaît cependant divisée entre l'UDPS, prête à réintégrer le jeu politique, et ses autres grandes composantes, qui demandent la tenue de la présidentielle dans les délais prévus par la Constitution et la publication rapide d'un calendrier électoral "consensuel".