"Dix dirigeants du mouvement indépendantiste dans les régions anglophones du Cameroun pourraient être menacés de torture et (s'exposer à un) procès inéquitable s'ils sont extradés du Nigeria", a prévenu l'ONG de défense des droits de l'Homme dans un communiqué.
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"Des avocats des droits de l'Homme au Nigeria ont déclaré qu'une demande d'extradition avait été faite par le gouvernement camerounais, mais aucun détail n'a été rendu public", a rapporté l'ONG.
Le leader des indépendantistes camerounais, Sisiku Ayuk Tabe, et neuf de ses partisans ont été arrêtés au Nigeria où sont "détenus au secret", "sans accès à un avocat" et en violation de la loi nigériane qui exige qu'ils soient présentés à un juge dans les 48 heures suivant leur interpellation, a souligné Amnesty.
L'ONG cite Osai Ojigho, directeur de la section nigériane d'Amnesty, qui invite les autorités nigérianes à révéler le lieu de détention des séparatistes et permettre leur accès à un avocat.
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Il leur a aussi demandé leur libération "immédiate", à moins d'avoir "des preuves suffisantes pour les inculper". D'après l'ONG, "toutes les personnes arrêtées vivaient légalement au Nigeria", certaines d'entre-elles ayant obtenu l'"asile politique".
Le 5 janvier, les séparatistes camerounais avaient tenu une réunion dans un hôtel à Abuja, où ils ont été interpellés par les services de renseignements nigérians, selon leur avocat, Femi Falana.
"Des agents du Service de la sécurité d'État ont fait irruption dans l'établissement, se sont emparés de nos clients et les ont emmené vers une destination inconnue", a assuré à l'AFP Femi Falana.
Selon lui, les autorités camerounaises ont demandé à Abuja de leur remettre les séparatistes arrêtés.
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"Je ne sais pas si on peut appeler cela une arrestation ou une convocation pour un entretien. Une enquête est en cours", a affirmé mercredi le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, à l'issue d'un Conseil des ministres.
Sisiku Ayuk Tabe milite pour que les deux régions anglophones du Cameroun se séparent de la partie francophone du pays. Le 1er octobre 2017, le mouvement avait publié un déclaration symbolique d'indépendance de l'Ambazonie, nom donné par les séparatistes à leur projet de pays.
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A mesure que le président Paul Biya et les autorités camerounaises ont accru la pression sécuritaire et la répression des manifestations séparatistes, les rangs des sécessionnistes se sont étoffés ces derniers mois, en même temps que se sont multipliés les incidents violents, faisant craindre, selon observateurs et analystes, à l'émergence d'une "insurrection armée" dans la région.
Avec AFP