Baptisé "Une nouvelle fondation pour la grandeur américaine", le projet de loi de finances 2018 dévoilé mardi a peu de chances d'être adopté en l'état par le Congrès mais il fait la part belle à la doctrine de "l'Amérique d'abord" qui a permis à l'homme d'affaires de conquérir la Maison Blanche.
Bâti sur une hypothèse de croissance optimiste (3%), ce projet de budget prévoit une hausse de 10% des dépenses militaires sur un an, à 574,5 milliards, et 2,6 milliards de dollars supplémentaires pour la protection des frontières.
L'administration entend plus précisément consacrer 1,6 milliard de dollars à la construction du mur que le président Trump veut ériger le long de la frontière américano-mexicaine.
Dans le même temps, ce budget 2018 censé financer l'Etat fédéral après la fin de l'exercice 2017 fin septembre, opère des coupes claires dans certains secteurs jugés non-prioritaires. Le département d'Etat, en charge de la diplomatie américaine, voit ses dotations fondre de 29,1% tout comme l'agence de protection de l'environnement (EPA), honnie par les républicains (-31,4%).
Sur le plus long terme, c'est l'aide sociale qui est le plus mise à contribution pour garantir un retour à l'équilibre budgétaire en 2017.
"Si nous empruntons de l'argent aux gens, nous devons avoir un plan pour savoir comme nous allons les rembourser. C'est ce que fait ce budget et c'est une des choses qui est nouvelle", a déclaré mardi le directeur du Budget à la Maison Blanche, Mick Mulvaney, lors d'une conférence de presse.
Sur les dix prochaines années, l'exécutif veut ainsi économiser 1.700 milliards de dollars en réduisant de 800 milliards le programme d'accès aux soins des plus pauvres (Medicaid) et en baissant les dotations sur les coupons alimentaires (-193 milliards).
L'administration laisse toutefois intacts la couverture santé pour les plus de 65 ans (Medicare) et les retraites (Social Security) et crée un congé parental payé de six semaines, pour un coût estimé à 18 milliards sur 10 ans.
Ce budget 2018 a été, sans surprise, durement critiqué par l'opposition démocrate mais aussi par des centres de réflexion indépendants.
"Le nouveau budget du président Trump enterre définitivement l'idée qu'il entend prendre soin des millions de personnes que l'économie a laissées sur le bas-côté", a indiqué le Center on Budget and Policy Priorities.
Avec AFP