Découverte d'un charnier de conscrits datant de 1998 à Khartoum

Un homme ramassant des corps à enterrer dans une fosse commune s'approche d'une hutte brûlée contenant des cadavres calcinés, à la périphérie de Yei, dans le sud du Soudan du Sud, le 15 novembre 2016.

Un charnier de conscrits, tués en 1998 en tentant de s'enfuir d'un camp militaire, a été découvert à Khartoum, a annoncé lundi un procureur soudanais sans donner de précisions sur le nombre de victimes retrouvées.

La commission chargée d'enquêter sur les meurtres commis dans le camp militaire d'Ailefoun "a découvert le charnier au cours des quatre derniers jours, après avoir entendu des témoins", a dit le procureur Tagelsirr al-Hebr.

"La fosse commune a été exhumée et la commission poursuit son travail (d'enquête) avec les médecins légistes et la police scientifique", a indiqué Ali Saïd, membre de la commission d'enquête.

Jeudi dernier, la police avait déjà bouclé la zone où se déroulait l'exhumation des corps, dans le quartier de Sahafa, au sud de la capitale, a constaté un photographe de l'AFP sur place.

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En avril 1998, des dizaines de jeunes conscrits ont été tués en tentant de s'échapper du camp insalubre d'Ailefoum, au sud-est de Khartoum, afin de rejoindre leurs familles pour la fête musulmane de l'aïd al-Adha.

Rejetant les accusations qui leurs étaient adressées, les autorités soudanaises d'alors, répondant l'ex-autocrate Omar al-Béchir, avaient affirmé que les jeunes soldats étaient morts noyés dans le Nil bleu. Officiellement, 55 corps ont été repêchés après que le bateau transportant les conscrits eut coulé.

Cette version officielle a rapidement été contestée par des familles de victimes ainsi que plusieurs groupes d'opposition qui estiment à plusieurs centaines le nombre de victimes.

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Le régime Béchir, chassé du pouvoir en 2019 après avoir régné 30 ans sur le Soudan avec une poigne de fer, utilisait les conscrits comme contingent dans sa guerre contre les rebelles du Sud, qui a depuis fait sécession en 2011.