Pour se procurer de l'eau, les habitants doivent marcher plus de trois heures. Les autorités indiquent que les habitants de cette colline n’ont qu’un seul robinet public pour une population estimée à plus de 27.000 personnes.
Normalement, chaque colline devrait avoir au moins sept robinets, selon les responsables.
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Les collines de Masha, Gitohera et Manege sont les collines qui manquent éperdument d’eau dans cette commune de Murwi. L’eau de pluie n'y est pas tombée depuis plus de deux mois.
Jésus Marie Niyonkuru, le responsable de la régie communale de l’eau de Murwi au Nord-Ouest indique que ces derniers temps, la population a augmenté, mais que les sources d’eau ont tari suite à la sécheresse.
Par conséquent, les habitants de la circonscription de Masha et des environs n’ont pas d’eau pour se laver.
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Élèves et vieillards se plaignent de devoir porter des habits sales comme l’a constaté VOA Afrique sur place. Beaucoup d’habitants se baladent avec des poux sur la tête comme en témoigne une personne âgée.
"Nous avons beaucoup de poux sur nos corps, car nous n’avons pas d’eau pour laver nos habits. Pour exemple, ce singlet que je porte vient de faire presqu’un mois sans être lavé", dit-elle.
Cette commune de Murwi a beaucoup de bananes pour la production du vin de banane. Mais par manque d’eau potable, certaines activités économiques sont au ralenti. Les habitants ont arrêté la production de ce vin, selon le chef de colline de Masha Onesphore Ntiibandetse.
"Si nous avions de l’eau, beaucoup de voitures viendraient charger ce vin de banane. Mais par ce manque, nous acheminons les bananes vers le centre de Murwi. Comme nous avons un petit marché, d’autres bananes sont acheminées vers le marché de la colline Manege proche, près de la route et qui possède de l’eau pour en faire un bon vin".
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Le manque d’eau a aussi des effets néfastes sur la scolarisation des enfants de cette localité.
"Difficile de voir les conséquences réelles de ce manque d’eau, mais il arrive des fois ou on dit aux élèves que chaque lundi, on va voir ceux qui ne se sont pas lavés. Mais quand on dit aux fautifs d’aller se laver, ils ne reviennent plus à l’école, car la distance est très longue", explique un enseignant.
Les parents d'élèves ont peur pour leurs enfants.
"Les enfants cherchent en vain de l’eau à l’école, se dirigent vers les maisons voisines, ou vers des sources avec des flaques d’eau très sales pour boire. Souvent, les enfants deviennent malades", témoigne une mère de famille.
Le conseil social de l’administrateur communal affirme que cette question est connue. Plus de 70 millions de francs burundais ont été prévus pour trouver une solution.
Christophe Nkurunziza, correspondant à Bujumbura