Echanges de tirs dans une grande ville du Cameroun anglophone

Une vue du monument du Cinquantenaire de l'Indépendance et de la Réunification à Buea, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, le 27 avril 2018.

Des échanges de tirs ont été entendus lundi matin à Buea, capitale du Sud-Ouest, une des deux régions anglophones du Cameroun théâtres depuis fin 2017 d'un conflit entre l'armée et des séparatistes armés, selon des témoins.

"On entend des coups de feu depuis ce matin tôt, dans les quartiers Molyko, Malingo et Bonduma" de Buea, a indiqué en fin de matinée un témoin à l'AFP par téléphone, soulignant avoir vu des militaires tirer sur des hommes armés.

"Des combattants séparatistes ont investi plusieurs zones de la ville et on commencé à tirer. L'armée et la police ont riposté", a indiqué à l'AFP un autre témoin, ajoutant que "plusieurs véhicules ont été brûlés (et) les gens sont (terrés) chez eux".

"Les tirs ont cessé maintenant", a ajouté un troisième témoin à l'AFP, à 12H30 (11H30 GMT).

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C'est la première fois que des échanges de tirs ont lieu dans des quartiers de la capitale du Sud-Ouest, quadrillée par un grand nombre de militaires depuis le début de la crise anglophone, fin 2016.

Celle-ci s'est muée fin 2017 en conflit armé. Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les combats sont devenus quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant de "forces de restauration" d'un Etat anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.

Buea, qui était la capitale de cet éphémère Etat indépendant entre 1922 et 1961, a été depuis désignée par les séparatistes armés comme la future capitale de leur Etat anglophoe revendiqué, l'"Ambazonie".

Selon le gouvernement, plus de 80 membres des forces de sécurité ont été tués depuis le début du conflit armé. Aucun bilan du côté séparatiste n'est disponible.

Quelque 160.000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences, selon l'ONU, et 34.000 se sont réfugiées au Nigeria, selon l'agence nigériane de gestion des urgences (Sema).

Avec AFP