Echauffourées à Bangui entre jeunes et militaires

Des soldats des FACA décembre 2016 à Bangui.

Des échauffourées ont opposé samedi soir des habitants d'un quartier de Bangui à des militaires en charge de la sécurité de l'aéroport de la capitale, faisant au moins un mort, a-t-on appris de sources concordantes.

Un militaire des Faca (Forces armées centrafricaines) a abattu samedi par balles un taxi-moto qui s'était aventuré sur la piste de l'aéroport, une zone en théorie interdite au public, a indiqué à l'AFP une source policière.

Son corps a été ramené à l'hôpital communautaire. Mais l'incident a provoqué la colère des habitants de son quartier, le quartier "Boeing", qui jouxte l'aéroport.

Des jeunes en armes, couteaux, machettes et cailloux en main, sont alors descendus dans la rue pour affronter les militaires de l'aéroport, et ont érigé quelques barricades. La police est intervenue avec des gaz lacrymogène pour les disperser, toujours selon la même source policière.

Un habitant du quartier, interrogé au téléphone par l'AFP, a confirmé les faits, faisant état pour sa part de la mort d'un autre jeune homme, tué par balles par des soldats lors des échauffourées.

Le calme est revenu dimanche autour de l'aéroport et dans les quartiers concernés, a ajouté cet habitant.

La situation sécuritaire dans la capitale centrafricaine, seule ilot de stabilité dans un pays ravagé par les violences des groupes armés, s'est tendue ces dernières semaines.

Au moins sept personnes sont décédées et plus de vingt autres ont été blessées dans une attaque à la grenade d'un bar de la capitale où se produisait un chanteur, le 11 novembre, et dans des représailles qui ont suivi l'incident.

Le 24 novembre, un jeune étudiant avait été tué dans un accident de la route par un militaire des Faca. L'incident avait été faussement imputé aux casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), et deux véhicules de la force onusienne avaient alors été incendiés par la foule en colère.

Avec AFP