L’attitude de l’Afrique du Sud vis-à-vis du dossier ivoirien sape les efforts visant à obtenir le départ du président sortant Laurent Gbagbo de manière à résoudre la crise, a déclaré le président de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), James Victor Gbeho.
« Apparemment, en raison de certains intérêts géopolitiques, certains pays sont pressés d’imputer un échec à la CEDEAO, à ce stade, afin de s’arroger le beau rôle », a dit M. Gbeho.
« Certains pays encouragent Gbagbo à ne pas céder, probablement parce qu’ils peuvent lui accorder certains soutiens dont la CEDEAO ne dispose pas. Il y a un navire de guerre sud-africain à quai en Côte d’Ivoire », a souligné le président de la commission de la CEDEAO, ajoutant que « de telles actions ne peuvent que compliquer davantage le problème. » James Victor Gbeho s’est dit « surpris qu’un pays aussi distingué que l’Afrique du Sud puisse décider d’envoyer une frégate en Côte d’Ivoire à pareil moment. »
L’Afrique du Sud a assuré, de son côté, que la frégate en question est un bateau d’appui, sans mission militaire. Le président sud-africain Jacob Zuma fait partie des cinq chefs d’Etat désignés par l’Union africaine pour résoudre la crise ivoirienne.
Pour David Zounménou Dossou de l’Institut d’étude de la sécurité de Pretoria, « la position de l’Afrique du Sud, tout au long de cette crise, a été ambigüe, critiquée non seulement en Afrique du Sud, mais également sur la scène internationale. »
« La question de l’intérêt stratégique doit être inscrite dans le discours anticolonialiste dont Laurent Gbagbo et son équipe abreuvent la communauté africaine », a expliqué M. Dossou.