Un civil au moins a été tué dimanche 13 décembre au soir lors d'une attaque attribuée aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
"Les ADF ont attaqué la ville d'Oicha, dans le territoire de Beni (nord de la province du Nord-Kivu) vers 17h00" dimanche, a déclaré à l'AFP un responsable administratif local sous couvert d'anonymat. L'attaque a duré trois heures jusqu'à ce que les assaillants soient repoussés par l'armée congolaise, a-t-il ajouté, joint par téléphone de Goma, capitale du Nord-Kivu.
On dénombre "un civil tué, trois militaires tués, trois civils grièvement blessés et six maisons incendiées", a ajouté le notable. Le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l'armée dans la région, a confirmé l'attaque et affirmé qu'il n'était pas en mesure d'en donner le bilan en terme de victimes.
Teddy Kataliko, président de l'ONG Société civile du territoire de Beni a déclaré à l'AFP qu'"un civil (avait) trouvé la mort" dans l'attaque et que "plusieurs cases (avaient) été brûlées".
Une contre-offensive partie pour "durer"
Rebelles musulmans opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont présents depuis vingt ans dans l'est de la RDC, où ils sont accusés par l'ONU d'avoir tué plus de 500 civils dans une série de massacres ou d'attaques perpétrés depuis octobre 2014 dans le territoire de Beni et aux confins de l'Ituri voisine.
Le 29 novembre, les ADF avaient lancé une attaque d'une intensité sans précédent en six mois contre la ville d'Eringeti, à la lisière du territoire de Beni et de l'Ituri. Selon l'ONU, 24 personnes ont péri dans cet assaut : un Casque bleu malawite, quatre soldats congolais, 7 civils "tués à la machette à l'hôpital" et 12 assaillants.
La Mission de l'ONU au Congo (Monusco) et l'armée congolaise ont lancé après cette attaque une contre-offensive visant les ADF et annoncée pour "durer".
Le Nord-Kivu est déchiré depuis plus de vingt ans par des conflits armés alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières de la région et des rivalités entre puissances régionales.
Avec AFP