Ankara, qui a fait de cette exemption une condition pour mettre en oeuvre l'accord migratoire avec l'UE, doit se conformer à 72 critères, allant de garanties sur la sécurité des documents d'identité à la protection des droits fondamentaux.
"La Turquie a fait beaucoup d'efforts les semaines et les jours passés pour respecter les critères, comme par exemple l'élargissement de l'accès au marché du travail pour les réfugiés non syriens", a affirmé devant la presse une porte-parole de la Commission, Mina Andreeva.
Ces progrès "se sont poursuivis pendant le week-end", a-t-elle ajouté, deux jours avant la parution d'un rapport de l'exécutif européen sur le respect de ces critères par Ankara.
Si la Commission estime mercredi que la Turquie répond aux critères fixés, elle fera une proposition législative d'exemption de visas pour des courts séjours de ses ressortissants dans l'espace Schengen.
Mais celle-ci ne sera pas acquise pour autant : le Parlement européen, puis les Etats membres auront également ensuite leur mot à dire.
Dans leur accord sur les migrations controversé du 18 mars, l'UE et la Turquie se sont engagées à accélérer le processus de "libéralisation des visas", engagé fin 2013, avec l'objectif affiché d'aboutir fin juin.
Mais les "critères ne seront pas assouplis", a assuré le président de la Commission, Jean-Claude Juncker.
L'accord controversé sur les migrations prévoit que tous les nouveaux migrants irréguliers arrivant sur les îles grecques soient renvoyés vers la Turquie, y compris les demandeurs d'asile.
Pour chaque Syrien ainsi expulsé, l'Union européenne s'est engagée à "réinstaller" sur son territoire un autre Syrien présent en Turquie, et ce dans la limite de 72.000 places.
Depuis le début de sa mise en oeuvre fin mars, ce plan, combiné à la fermeture de la route migratoire des Balkans, a contribué à sensiblement freiner l'afflux de migrants sur les îles grecques.
Mais Ankara menace de ne plus appliquer sa part de l'accord si la "promesse" européenne sur les visas n'est pas tenue.
Avec AFP