Fifa: Issa Hayatou président par intérim à la place de Blatter

Confederation of African Football (CAF) president Issa Hayatou, left, receives South Sudan's national flag from its federation president Oliver Benjamin, right, during the Confederation of African Football General Assembly in Libreville, Gabon, Friday Feb

Le Camerounais Issa Hayatou, patron du football africain, a été désigné jeudi président par intérim de la Fifa après la suspension de 90 jours de Joseph Blatter, a annoncé la Fifa dans un communiqué.

"Pour une durée de 90 jours, Joseph Blatter n'a pas le droit de représenter la Fifa de quelque manière que ce soit ni d'agir en son nom", a indiqué l'instance suprême du foot mondial, soulignant que le président en titre avait de fait été "relevé de ses fonctions" en raison de sa suspension.

Selon les statuts de la Fifa, Hayatou assure l'intérim car il est le "plus ancien vice-président du Comité exécutif en poste".

"J'occuperai cette fonction uniquement à titre intérimaire. Le Congrès extraordinaire choisira le 26 février 2016 un nouveau président et je ne serai moi-même pas candidat à cette élection", a déclaré Hayatou dans un communiqué distinct transmis par la Fifa.

Le Camerounais de 69 ans est président de la CAF (Confédération africaine de football) depuis 1988 et membre du comité exécutif de la Fifa depuis 1990. Il est aussi président de la commission des finances de la Fifa.

D'abord opposé à Blatter lors de l'élection de 2002 pour la présidence de la Fifa, Hayatou est ensuite devenu un allié indéfectible du Suisse.

La Fifa a développé les infrastructures du foot africain à travers le projet Goal et donné à l'Afrique sa première Coupe du monde (Afrique du Sud en 2010).

En échange, Blatter a reçu le soutien inconditionnel des 54 membres de la CAF, la confédération qui en compte le plus, soutien réaffirmé ces derniers mois pendant la tourmente du scandale planétaire qui a ébranlé la Fifa.

Plusieurs affaires ont marqué le parcours de Hayatou.

En décembre 2011, le Comité international olympique (CIO), dont il fait partie, lui a infligé un blâme dans l'affaire de pots-de-vin ISL, partenaire commercial de la Fifa dans les années 1990.

Le Camerounais avait reconnu avoir perçu personnellement 100.000 francs français (15.244 euros) en liquide d'ISL pour, selon lui, financer les festivités du 40e anniversaire de la CAF en 1995. Conflit d'intérêt, a estimé la commission d'éthique du CIO.

En juin dernier Hayatou a reconnu dans le magazine Jeune Afrique un versement d'"1,8 million de dollars" à la CAF par les Qataris "pour pouvoir exposer leur projet (de candidature à la Coupe du monde 2022) lors du congrès" de Luanda en janvier 2010, en marge de la CAN.

Avec AFP