"Cette campagne qui a duré une semaine a permis d'atteindre 844.000 personnes avec une dose orale de vaccin, qui offre une protection allant jusqu'à 6 mois", a expliqué un porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, lors d'un point de presse à Genève.
Deux doses de vaccins anticholériques sont nécessaires pour conférer une protection complète. Toutefois, dans les situations d'urgence, l'OMS estime qu'une seule dose peut être administrée.
Au total, à la date du 25 septembre, près de 4.000 cas suspects de choléra ont été identifiés dans cette région du Nigeria, selon l'OMS.
Un total de 54 personnes en sont décédées, ce qui représente un taux de létalité (risque de mort provoquée par la maladie) de 1,4%, un chiffre supérieur au seuil de 1% habituellement toléré par l'OMS.
Le premier cas de choléra a été déclaré le 16 août dans l'Etat du Borno, épicentre des violences entre l'armée nigériane et le groupe jihadiste Boko Haram. La maladie s'est ensuite étendue, particulièrement dans les camps de déplacés.
La campagne de vaccination n'est pas la seule action menée par les autorités et les travailleurs humanitaires pour faire face à l'épidémie.
"L'OMS, le ministère de la Santé et des partenaires répondent à cette épidémie de choléra en établissant des centres de traitement de choléra, en sensibilisant les communautés en donnant des informations sur le choléra et sur sa prévention", a souligné M. Jasarevic, indiquant que l'accès à l'eau potable est également une priorité des opérations humanitaires.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Sur le long terme, la solution pour endiguer le choléra réside dans le développement économique et l'accès universel à l'eau potable et à des services d'assainissement, pointe l'OMS.
Le nord-est du Nigeria souffre d'une grave crise humanitaire après des années de conflit, qui a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés.
Les problèmes d'hygiène aggravés par la saison des pluies, les difficultés d'acheminement d'eau potable - particulièrement dans les zones reculées, la surpopulation des camps et des taux de malnutrition très élevés, font craindre une épidémie dans la région
Avec AFP