Guterres recommande une implication accrue de l'ONU au sein de la Force G5 Sahel

Sommet du G5 Sahel, Bamako, Mali, le 2 juillet 2017.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, recommande une aide internationale accrue à la Force G5 Sahel, avant une visite du Conseil de sécurité dans la région.

"Le Sahel est aujourd'hui piégé dans un cercle vicieux où une faible gouvernance politique et sécuritaire, combinée à une pauvreté chronique et aux effets des changements climatiques, favorise le développement de l'insécurité", résume M. Guterres dans ce rapport remis au Conseil lundi.

Il cite la porosité des frontières des cinq pays - Mauritanie, Tchad, Mali, Burkina Faso et Niger - ayant décidé en juillet avec l'appui de la France de créer la Force G5 Sahel (5.000 hommes).

"Alors que la Mauritanie et le Tchad ont investi de manière significative pour renforcer la sécurité des frontières, le Mali et le Niger ont appelé la communauté internationale à les aider depuis 2011 à contenir l'arrivée d'armes et de combattants en provenance de Libye", note M. Guterres, en regrettant le "peu de progrès" à cet égard. "La présence étatique aux frontières, dans le nord et le centre du Mali et dans le nord du Burkina Faso a même diminué".

Pour la Force G5 Sahel, "de l'équipement important et des capacités restent non pourvues", souligne t-il. Il parle ainsi d'une compagnie mécanisée légère dans chacun des sept bataillons créés, de capacités d'observation et de reconnaissance avec des drones, d'équipements de protection comme des gilets pare-balles et casques, de spécialistes de déminage, de systèmes de vision nocturne, de moyens de transport aériens et routiers, et de capacités d'évacuation médicale.

Le budget de fonctionnement de la force G5 Sahel a été estimé à 423 millions d'euros, mais moins d'un tiers de cette somme, 108 millions d'euros, a été trouvé. Les cinq pays créateurs ont promis chacun 10 millions, l'Union européenne 50 millions et la France 8 millions.

Une conférence de donateurs est prévue le 16 décembre à Bruxelles, indique le patron de l'ONU, en estimant toutefois que "la première responsabilité pour la mobilisation des ressources et pour équiper la force conjointe revient aux membres du G5 Sahel".

Concernant l'implication accrue de l'ONU, Antonio Guterres appelle à "un soutien fort du Conseil de sécurité, incluant un mandat robuste qui corresponde aux menaces sérieuses auxquelles fait face la Force conjointe". Les Casques bleus de "la Minusma et la Force conjointe sont complémentaires", juge-t-il. Parmi les options possibles, le secrétaire général évoque la création d'un bureau de soutien de l'ONU au Sahel et un partage de moyens logistiques avec la Minusma.

Les représentants permanents du Conseil de sécurité sont attendus en fin de semaine au Mali, en Mauritanie et au Burkina Faso pour des exposés sur la situation sécuritaire régionale, la Minusma et la Force G5 Sahel.

Avec AFP