Grève des hôpitaux suivie en demi-teinte à N'Djamena

Vue sur le marché de N'Djamena, au Tchad, le 15 août 2017.

La grève totale des établissements publics tchadiens de santé, observée à l'appel des syndicats, a été suivie en demi-teinte jeudi à N'Djamena.

Les deux principaux hôpitaux de la ville, l'hôpital général et l'hôpital de la Mère et de l'Enfant, gardaient jeudi un service minimum aux urgences, malgré la grève générale qui paralyse les services publics depuis le 29 janvier.

Mercredi, les syndicats avaient durci la grève en demandant aux établissements de santé publique de suspendre leur service minimum.

"Nous nous occupons de traiter des brûlures, des fièvres et des cas de paludisme grave ou d'autres maladies des enfants.", a confié à l'AFP un infirmier de l'hôpital de la Mère et de l'Enfant, dans le centre-ville de N'Djamena.

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A l'hôpital général de référence nationale (HGRN), les urgences et les pharmacies de l'établissement sont restées ouvertes mais tournaient jeudi au ralenti.

La cour de l'hôpital, habituellement bondée de patients et visiteurs, était ce jeudi totalement vide.

A District Sanitaire sud de N'Djamena, les salles d'hospitalisation et de soins étaient fermées, et un administrateur a indiqué que la grève était "scrupuleusement suivie".

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"J’ai appris que les autorités ont commencé à réquisitionner des médecins et d'autre personnel médical pour assurer le service mais nous n’avons pas encore été saisi", a indiqué Brahim Adam Mahamat, administrateur de l'établissement.

Au moins trois autres établissements de santé publique étaient jeudi fermés à N'Djamena, selon un constat de l'AFP.

Jeudi matin, quelques dizaines de personnes s'étaient réunies à l'appel de la société civile tchadienne pour une marche, interdite par les autorité, contre l'austérité et la malgouvernance. Douze d'entre elles ont été arrêtées.

Depuis fin janvier, les appels à marcher contre les mesures d'austérité imposées par le gouvernement se sont multipliés autant que leurs interdictions par le gouvernement.

Pour avoir soutenu un appel à manifester mardi, dix partis d'opposition ont été suspendus mercredi pour deux mois pour "troubles à l'ordre public" et "incitation à la violence".

Cette grogne sociale généralisée, soutenue par l'opposition, a pris des allures de fronde contre le président Déby, au pouvoir depuis 1990. Elle fait suite aux mesures d'austérité mises en place par le gouvernement pour pallier la grave crise économique que traverse ce pays pétrolier depuis 2014, accentuée par la chute du prix du baril.

Avec AFP