Grogne des militaires retraités entre 2011 et 2012 au Tchad

Dans les rues de N'Djamena, le 4 décembre 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Au Tchad, les militaires exigent le paiement de leurs indemnités de congé de trois mois de solde indiciaire.

Aux termes des décrets les mettant à la retraite, ces indemnités seront payées en une seule fois avant leur départ. Un délai de deux semaines est accordé aux autorités compétentes de régler leur situation.

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Reportage d'André Kodmadjingar, correspondant à N'Djamena pour VOA Afrique

Le paiement de ces congés libérables de trois mois, qui est un droit pour un soldat susceptible d’être dégagé des obligations militaires, aurait permis à ces retraités de constituer leurs dossiers pour être reversés à la Caisse Nationale des Retraités du Tchad.

Depuis sept ans environ, ces militaires officiellement mis à la retraite ne sont pas déclarés à la caisse pour bénéficier de la pension comme les autres fonctionnaires civils et militaires.

Blagué Jean Ngaba, délégué des militaires retraités entre 2011 et 2012, N'Djamena, le 4 décembre 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Certains d’entre eux ont des arriérés des primes d’accompagnement.

L’un des délégués des militaires retraités, Blagué Jean Ngaba, a confié à VOA Afrique son ras-le-bol, pensant que "le gouvernement nous traite sans valeur".

Un délai de deux semaines est accordé au gouvernement afin de décanter la situation.

Si rien n’est fait jusqu’à lundi prochain, ils se verront dans l’obligation d’engager les actions légales pour entrer dans leur droit.

"Nous avons mis notre vie en danger", rappelle le délégué.

Un général de l’Armée à la retraite qui requiert l’anonymat, trouve légitime la revendication de ces ex-compagnons d’armes.

Il informe par ailleurs que même les généraux à la retraite, "une soixantaine refusent de toucher leurs salaires depuis trois mois parce que leurs salaires ont été revu en baisse".

Les responsables de l’Office tchadiens des anciens combattants et victimes des guerres, une institution placée sous la tutelle du ministère de la Défense, souhaitent ne pas se prononcer sur cette question.

André Kodmadjingar, correspondant à N’Djamena