Les groupes de défense des droits humains reprochent au régime du président ivoirien Alassane Ouattara de n’avoir arrêté et inculpé que ses ennemis d’hier après la crise postélectorale qui a plongé le pays dans la guerre civile.
Cette semaine, des dizaines d'alliés de l'ancien leader ivoirien, Laurent Gbagbo, ont été inculpés en rapport avec les violences postélectorales, notamment 58 officiers de l'armée accusés de crimes allant de l’assassinat au viol en passant par l'achat d'armes illégales et encore le recrutement de mercenaires.
En tout, la juste ivoirienne a mis en accusation jusqu'à 94 alliés militaires et politiques de M. Gbagbo, toujours maintenu en résidence surveillée depuis sa capture en avril par les forces fidèles au président Alassane Ouattara.
Depuis sa prise de fonction en mai, M. Ouattara a maintes fois promis d'enquêter sur les abus, et de traduire en justice leurs auteurs, qui qu’ils soient. Il est temps d’agir, affirment des groupes de protection des droits humains. Selon le vice-président du Mouvement ivoirien pour les droits humains, Doumbia Yacouba, pour l’instant, ce ne sont que les alliés de Gbagbo qui ont été arrêtés, même s’il est établi que les deux parties ont commis des violences.
La mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a déclaré, jeudi, que des crimes ont été commis dans des zones où vivent des partisans de l'ancien chef d'État Laurent Gbagbo au cours du dernier mois. Selon le directeur intérimaire du Bureau des droits de l’Homme de l’ONUCI, porte parole de la mission, Guillaume Nguefa, le Bureau de l’ONU a pu documenté plus d’une centaine de violations des droits humains entre la mi-juillet et la mi-aout, dont 85 arrestations illégales.
L’ONG Human Rights Watch, pour sa part, dit qu’il est de moins en moins possible pour l’administration Ouattara de prétendre que ces crimes sont le fait d’éléments échappant à tout contrôle.