L'indépendantiste biafrais Nnamdi Kanu absent à l'ouverture de son procès

Le leader séparatiste Nnamdi Kanu lors d'une audience à Abuja, le 29 janvier 2016.

Le leader indépendantiste pro-Biafra Nnamdi Kanu n'est pas apparu mardi devant le tribunal d'Abuja, la capitale du Nigeria, où il devait comparaître pour trahison et atteinte à la sécurité de l'Etat.

Le chef du Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IPOB) réclame la sécession de cette région du sud-est à majorité igbo qui a été le théâtre d'une guerre civile pour l'indépendance qui a fait un million de morts entre 1967 et 1970.

Il a disparu depuis le 14 septembre, lorsque sa maison à Umuahia (sud-est), a été attaquée par l'armée, selon sa famille et son avocat, qui accusent l'armée de le détenir en secret. L'armée a démenti ces accusations.

En attendant le début de son procès à Abuja, il se trouvait en liberté provisoire depuis sa libération en avril dernier après un an et demi de détention.

Kanu, qui dirigeait la Radio Biafra basée à Londres, avait été incarcéré en octobre 2015 après des violences entre partisans de l'IPOB et forces de l'ordre.

Un demi-siècle après la guerre civile, le leader charismatique capitalise sur le sentiment d'exclusion de la population de l'ex-Biafra.

Les juges qui avaient accordé sa libération sous caution - 300 millions de nairas, soit 710.000 euros - lui avaient interdit de parler aux médias ou de participer à des rassemblements de 10 personnes.

Mais depuis sa libération sous caution, il n'avait cessé d'haranguer les foules et de donner des interviews dans la presse locale et internationale, jusqu'à sa disparition.

Il a également appelé à la tenue d'un référendum d'autodétermination et au boycott de toutes les autres élections à venir.

D'innombrables rumeurs ont circulé ces dernières semaines sur l'endroit où il pourrait se trouver.

"Seule l'armée peut nous dire où il est. Soit ils l'ont arrêté soit ils l'ont tué", a déclaré son avocat, Ifeanyi Ejiofor, la semaine dernière à l'AFP.

Avec AFP