Jean-Pierre Fabre est candidat pour la troisième fois, au moment où tout le monde se demande si Faure Gnassingbé va rempiler pour un 4e mandat.
C’est dans un discours qui pourrait s'intituler "J’accepte" que Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC a accepté d’être candidat de son parti à la présidentielle de 2020.
Your browser doesn’t support HTML5
"J’accepte la mission que vous me confiez. J’accepte d’être le porte-étendard de l’ANC et de l’ensemble des populations togolaises qui ont toujours soutenu notre combat", a-t-il déclaré devant le Congrès.
"J’accepte d’être le porte-étendard pour bâtir avec vous un Togo réconcilié avec lui-même, un Togo libre, digne et prospère. J’accepte d’être le porte-étendard pour restaurer avec vous l’état de droit, la démocratie et la bonne gouvernance dans notre pays. J’accepte d’être le porte-étendard pour réaliser avec vous l’alternance et le vrai changement, que le peuple togolais appelle de tous ses vœux. Oui, j’accepte d’être le porte-étendard de la victoire des Togolaises et des Togolais en 2020", a-t-il dit dans son allocution.
Pour le candidat Jean-Pierre Fabre, "le plus grand programme au Togo, concerne l’instauration de l’Etat de droit".
"Si vous ne mettez pas en place l’état de droit, aucun investisseur, digne de ce nom, ne viendra engager ses capitaux au Togo. Donc première chose, il faut instaurer un état de droit qui attire les investisseurs et qui permet aux populations de vivre en sécurité", a-t-il détaillé.
Avec une élection à deux tours, l’opposition togolaise ne se focalise plus sur une éventuelle candidature unique. Le combat actuel est axé sur des réformes pour de meilleures conditions électorales.
Lire aussi : L'opposition togolaise se mobilise pour les municipales
"2020 doit être une année incontournable de la victoire du peuple togolais. Cela signifie que nous devons nous battre pour obtenir un minimum de conditions. Nous n’irons pas aux élections dans n’importe quelles conditions", a laissé entendre le professeur David Dosseh, coordonnateur du front citoyen Togo debout.
"Nous allons obliger le pouvoir à accepter un minimum de conditions qui puisse nous garantir la vérité des urnes", a ajouté cet acteur de la société civile.
Pour pouvoir arracher des conditions pour une élection transparente, il faut relever le défi d’une unicité d’action des forces dites démocratiques, suggère la coordinatrice de la coalition politique C14, Brigitte Adjamagbo-Johnson.
"C’est ensemble que les forces démocratiques doivent aller chercher les conditions de transparence des élections. Il n’est plus question qu’on organise dans notre pays une parodie d’élection. C’est tout un défi, un grand défi", a-t-elle indiqué, devant des centaines de militants de l’ANC, tous vêtus d’orange, la couleur du parti.
Lire aussi : Togo : la coalition de l'opposition s'effrite, minée par des querelles internes
La présidentielle de 2020 devrait se faire sans Faure Gnassingbé, insiste Jean-Pierre Fabre.
"Le chef de l’Etat, dont le père a modifié la constitution pour qu’il en profite, est à son 3e mandat. Et qu’il compte briguer un 4e mandat, et je lui dis Stop", a dit en substance celui qui est candidat pour la troisième fois à la magistrature suprême au Togo.
"Ce ne sont pas les artifices juridiques ou constitutionnels, ou encore l’invocation de dispositions constitutionnelles qui comptent. Mais plutôt l’addition des mandats. Monsieur Faure Gnassingbé en a déjà fait 3, il ne peut pas raisonnablement penser faire un 4e mandat", a expliqué le candidat de l'ANC.
Pour son investiture, Jean-Pierre Fabre a reçu de son parti, une bougie allumée, qui est l’emblème du parti, le drapeau togolais et une sculpture en bois du Togo.
La présidentielle devrait se tenir au 1er trimestre 2020. Les Togolais attendent que le président sortant, Faure Gnassingbé, se prononce sur son avenir politique, c’est-à-dire s’il sera candidat à sa propre succession pour un 4e mandat.