Il s’est dit "choqué" par le discours du président Joseph Kabila devant les deux chambres du parlement réunies en Congrès le 19 juillet dernier. Le président Kabila ne s’est pas exprimé sur son avenir lors de son discours.
"Joseph Kabila ne peut plus se présenter. La constitution est claire et j’ai toujours entendu qu’elle serait respectée. Si ce n’était pas le cas, ce serait un désastre pour le pays ", a déclaré Jean-Pierre Bemba devant des journalistes dans la capitale belge.
"Vous lancez des hypothèses qui n’ont pas encore lieu, je ne peux pas me prononcer là-dessus", a-t-il répondu à une question sur l’éventualité d’une candidature de M. Kabila qui, selon la Constitution, ne peut pas se présenter à la prochaine présidentielle pour avoir fait plus de deux mandats successifs à la tête du pays. Le président congolais est au pouvoir depuis 2001.
A 55 ans, Bemba n’a pas caché son ambition et a rappelé son appel à l’opposition pour une candidature unique.
"Pourquoi d’abord je voudrais déposer ma candidature à la présidentielle ? Je considère que ce pays a un défi… Je pense que cette population a beaucoup plus besoin d’un nouveau type de gouvernement", s’est défendu Bemba, citant plus de 80 groupes armés qui pullulent dans l’est du pays et la situation socio-économique désastreuse dans laquelle vivent les Congolais..
Le leader du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) a indiqué qu’une fois à Kinshasa, il allait rencontrer à nouveau les dirigeants de l’opposition en vue de convenir sur la question de la candidature unique de l'opposition. "J’espère rencontrer les opposants. Nous n’avons pas le droit, pour ce pays et pour ce peuple, de nous diviser", a-t-il indiqué.
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"Ce qui me préoccupe maintenant, c’est que l’opposition puisse gagner les prochaines élections en présentant un programme unique, crédible et fiable", a soutenu M. Mbemba, expliquant qu’il ne faisait pas de sa propre candidature "une fixation" à imposer à toute l’opposition. "On n’a pas beaucoup de temps... Mais je pourrai m'aligner derrière tout autre candidat que l'opposition pourra choisir", a-t-il lancé.
"On va en discuter avec toute l’opposition… Ce n’est pas à moi de dire que je dois absolument être le candidat unique", a-t-il nuancé.
M. Bemba a toutefois affirmé qu’il remplissait bien les conditions pour être le candidat unique, fort de son expérience dans la gestion du pays, dans la sécurité et l’armée, mais aussi dans d’autres questions comme le développement économique. "Mais, je n’en fais pas une obsession… ", a-t-il précisé.
L’opposant a présenté un programme de plus de 200 pages, confectionné et muri pendant les 10 années qu’il a passées en prison à La Haye avant d’être acquitté des crimes de guerre et contre l’humanité imputés à ses troupes lors de leur intervention en Centrafrique en 2003.