"Je veux informer le peuple qu'au nom du gouvernement transitoire d'unité nationale notre cabinet a décidé à l'unanimité d'autoriser le déploiement d'une force régionale de protection", a affirmé à la presse vendredi soir le ministre adjoint de l'Information Akol Paul Kordit.
Aucun détail n'a été apporté par les autorités sud-soudanaises sur les modalités de ce déploiement, son calendrier ou sa localisation exacte dans la capitale sud-soudanaise Juba.
Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés.
L'annonce du gouvernement sud-soudanais est intervenue à l'issue de longues heures de délibérations du cabinet réuni sous la direction du président sud-soudanais Salva Kiir, qui avait jusqu'à présent rechigné à donner son feu vert définitif à un tel déploiement supplémentaire de Casques bleus régionaux.
Après un accès de violences en juillet dernier entre rebelles et forces régulières malgré un accord de paix, les Nations unies avaient autorisé le déploiement de 4.000 soldats supplémentaires.
Selon les derniers chiffres publiés par l'ONU, la mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) compte déjà 16.000 militaires et policiers.
Initialement opposé au projet, le président Salva Kiir y avait consenti début septembre, mais les Nations unies avaient accusé les autorités de trainer des pieds dans l'application concrète de cet accord en imposant des limitations au déploiement des Casques bleus.
Les Nations unies tenaient particulièrement à être déployées aux alentours de l'aéroport de Juba et à proximité du quartier général de la Minuss.
L'Ethiopie et le Rwanda devraient contribuer à ce renfort de la Minuss, alors que le Kenya risque de se retirer du pays après le limogeage du commandant kényan de la Minuss par l'ONU.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moom avait dénoncé la semaine dernière "un risque véritable d'atrocités de masse" au Soudan du Sud, après avoir constaté "une forte hausse de incitations à la haine ethnique ces dernières semaines".
De leurs côté, les Etats-Unis avaient proposé jeudi d'imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud et de nouvelles sanctions à l'encontre de divers dirigeants sud-soudanais et du chef rebelle Riek Machar.
Avec AFP