Dans la capitale, Nairobi, M. Kenyatta a participé à la cérémonie célébrant le Jour des héros (Mashujaa Day). Il a utilisé cette occasion pour appeler les Kényans à voter en sa faveur et mettre en garde son rival contre toute velléité de perturber le scrutin.
Le président, dont la réélection avec 54,27% des voix lors du scrutin du 8 août a été annulé par la Cour suprême pour des irrégularités dans la transmission des résultats, a accusé l'opposition d'abuser des libertés démocratiques pour "créer l'anarchie".
A son arrivée à la cérémonie, M. Kenyatta n'a pu éviter de serrer la main de David Maraga, le président de la Cour suprême, qu'il avait qualifié d'"escroc" après l'annulation de la précédente élection.
Cette décision, inédite en Afrique, a depuis plongé le pays dans sa pire crise depuis les violences post-électorales de 2007-2008, qui avaient fait au moins 1.100 morts.
En référence à cette période sombre, M. Kenyatta a prévenu vendredi qu'il "ne permettrait pas la répétition d'un passé douloureux, où des vies et des biens ont été perdues". "Nous devons donc nous dresser et dire non à tout dirigeant qui entend nous tromper et plonger le Kenya dans le chaos", a-t-il ajouté.
Il a appelé ses concitoyens à respecter le droit de chacun à voter ou pas et a affirmé que "les organes de sécurité ont été améliorés et déployés de manière appropriée pour maintenir l'ordre et la justice".
M. Odinga a annoncé la semaine passée son retrait de l'élection du 26 octobre, estimant que les réformes de la Commission électorale (IEBC) qu'il avait demandées n'avaient pas été effectuées.
Lors d'un meeting devant des milliers de partisans dans sa ville d'origine de Bondo, dans l'ouest, il a répété vendredi qu'il n'y aurait "pas d'élection" la semaine prochaine.
Mais il a prié ses partisans de ne pas s'en remettre à la violence. "Je veux plaider auprès de vous. Les divergences que nous avons avec M. Kenyatta ne doivent pas devenir personnelles. Ce sont nos divergences. Vous ne devez pas vous attaquer les uns les autres à cause de ça."
Il a précisé qu'il annoncerait la marche à suivre pour ses troupes à la veille de l'élection. Il a déjà appelé ses partisans à manifester massivement le 26 octobre.
Mercredi, le président de l'IEBC, Wafula Chebukati, a émis de forts doutes sur la capacité de la Commission à garantir une élection crédible, en raison des interférences politiques dont elle fait l'objet et du manque d'indépendance de certains de ses membres.
Avec AFP