Khartoum saisit l'ONU après un vote dans un secteur disputé avec l'Egypte

Des partisans du président Abdel Fattah al-Sisi jubilent après la publication des résultats de la présidentielle, Le Caire, 2 avril 2018.

Le Soudan a annoncé avoir saisi le Conseil de sécurité de l'ONU à la suite de l'organisation par Le Caire d'un vote dans une zone frontalière disputée, dans le cadre de la récente présidentielle égyptienne.

Le ministre soudanais des Affaires étrangères Ibrahim Ghandour a indiqué que son pays avait porté plainte après la tenue du scrutin dans le triangle de Halayib, un secteur riche en minerais près de la mer Rouge, contrôlé par l'Egypte mais revendiqué par Khartoum.

L'Egypte a tenu fin mars une élection présidentielle à l'issue de laquelle Abdel Fattah al-Sissi a obtenu un second mandat avec plus de 97% des voix.

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"Nous nous sommes plaints auprès du Conseil de sécurité de l'ONU du fait que l'Egypte avait organisé un vote à Halayib lors de son élection présidentielle", a déclaré M. Ghandour au Parlement.

Le ministre a également affirmé qu'entre décembre et mars, l'Egypte avait mené dans cette même zone des projets dans les domaines de la pêche et la mine.

"Notre position de souveraineté totale sur le triangle de Halayib est quelque chose de non négociable", a-t-il ajouté.

Khartoum, dont l'indépendance remonte à 1956, affirme que ce secteur fait partie de son territoire, et cette question est l'un des points de contentieux entre les deux voisins depuis des décennies.

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Les relations entre Le Caire et Khartoum se sont par ailleurs détériorées début 2017 après que le président Omar el-Béchir a accusé l'Egypte de soutenir ses opposants dans des zones de conflit, comme au Darfour (ouest du Soudan).

Les deux pays connaissent aussi des tensions au sujet de la construction en Ethiopie d'un gigantesque barrage sur le Nil Bleu.

L'Egypte craint que la construction de ce barrage, débutée en 2012, entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau.

Après s'y être opposé, le Soudan soutient ce projet.

Avec AFP