Le changement de Constitution doit se faire "dans le respect de la Constitution (qui dit que) 'la révision de la Constitution est adoptée par référendum'", selon un communiqué. L'adoption du nouveau texte constitutionnel est prévue à l'Assemblée nationale fin avril.
Ce projet de Constitution, qui met en place un "régime présidentiel", est issu des résolutions d'un forum sur les réformes institutionnelles rassemblant les forces politiques, religieuses et sociales du pays, tenu en mars et boycotté par l'opposition.
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Ce prochain passage à un "régime présidentiel intégral", pilier d'une 4e République, va renforcer les pouvoirs du président du Tchad, Idriss Déby Itno.
Mais cette adoption par voie parlementaire "risque de fausser gravement les règles du jeu démocratique", estiment les évêques, alors que l'Assemblée est composée à une forte majorité de députés propouvoir et qu'"une grande partie de la population tchadienne ignore complètement ce qui se passe".
Mardi, sept associations de la société civile tchadienne ont demandé dans une lettre ouverte aux députés de ne pas voter la nouvelle Constitution. "Nous avons demandé aux députés de s'abstenir et de ne pas voter le projet de Constitution, parce qu'ils sont illégitimes, leur mandat a pris fin en 2015", a déclaré à l'AFP jeudi Mahamat Nour Ibedou, leader d’une des associations, ajoutant que "la constitution encore en vigueur dit qu'une telle révision passe par un référendum".
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Après différents reports des élections législatives, le mandat des députés, qui s'était achevé en juin 2015 avait été prolongé par loi constitutionnelle, suscitant des critiques. Un scrutin a été annoncé pour novembre.
Lundi, les 33 députés de l'opposition - sur un Parlement composé de 170 députés - avaient annoncé avoir décidé de boycotter les travaux parlementaires sur l'adoption du texte.
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M. Déby, âgé de 65 ans et au pouvoir depuis 1990, en est à son cinquième mandat, qui s'achèvera le 21 août 2021.
Selon la nouvelle Constitution - si elle est adoptée conformément aux résolutions issues du forum -, Idriss Déby pourrait se représenter en 2021 et pourrait alors théoriquement effectuer deux autres mandats de six ans, jusqu'en 2033.
Les évêques tchadiens notent enfin que "la pauvreté grandit de plus en plus (et) de graves violations des droits humains fondamentaux se généralisent" au Tchad, marqué début 2018 par une forte grogne sociale.