Cette nomination "explique la persistance de la crise" et "constitue une entorse à l'accord" de la Saint-Sylvestre conclu sous l'égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), a déclaré son porte-parole, l'abbé Donatien Nshole, dans une conférence de presse.
M. Tshibala a été nommé Premier ministre le 7 avril quelques jours après avoir été exclu du Rassemblement, la coalition de la majeure partie de l'opposition créée autour de la figure emblématique de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, décédé le 1er février à 84 ans.
Pour la Cenco, "sortir du compromis politique" de la Saint Sylvestre fait courir au pays le risque de retarder davantage la tenue de la présidentielle prévue "au plus tard en décembre 2017" pour élire le successeur de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter.
Félix Tshisekedi, fils d'Etienne, qui lui a succédé à la tête du Rassemblement, briguait ouvertement le poste de Premier ministre et devait rencontrer le chef de l'État en sa qualité de chef des négociateurs de l'opposition aux pourparlers conduits par les évêques. Cette rencontre n'a jamais eu lieu.
"La Cenco déplore que les consultations entre le chef de l'État et le chef de la délégation du Rassemblement aux négociations au terme desquelles allait être nommé le Premier ministre n'aient pas eu lieu", a indiqué l'abbé Nshole.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection du chef de l'État en 2011, lors d'une présidentielle entachée de fraudes massives. Les tensions ont été encore exacerbées par son maintien au pouvoir après le 20 décembre, date de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, dans un climat de violences ayant fait des dizaines de morts dans le pays.
État continent au cœur de l'Afrique dévasté par deux guerres entre 1996 et 2003, la RDC n'a connu aucune transition démocratique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique en 1960.
Avec AFP