L'OMS appelle à renforcer la surveillance dans la lutte contre la grippe aviaire

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse à Genève.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a prévenu jeudi que sa capacité à gérer le risque que représente le virus H5N1 de la grippe aviaire pour les humains est compromise par une surveillance aléatoire.

L'OMS a indiqué que les Etats-Unis ont signalé la semaine dernière un quatrième cas humain de grippe aviaire H5N1 à la suite d'une exposition à des vaches laitières infectées, tandis que le Cambodge a fait remonter deux cas d'enfants qui avaient été en contact avec des poulets malades ou morts.

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"Pour l'instant, aucune transmission d'homme à homme n'a été signalée, c'est pourquoi l'OMS continue d'estimer que le risque pour le grand public est faible", a déclaré le chef de l'agence sanitaire des Nations unies, Tedros Adhanom Ghebreyesus. "Toutefois, notre capacité à évaluer et à gérer ce risque est compromise par une surveillance limitée des virus grippaux chez les animaux à l'échelle mondiale", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

"Il est essentiel de comprendre comment ces virus se propagent et évoluent chez les animaux pour identifier tout changement susceptible d'accroître le risque d'épidémies chez l'homme ou la possibilité d'une pandémie", a-t-il aussi avancé. L'OMS a appelé tous les pays à renforcer la surveillance et la notification de la grippe chez les animaux et les humains, et à partager les échantillons et les séquences génétiques.

Elle a également appelé à une plus grande protection des travailleurs agricoles susceptibles d'être exposés à des animaux infectés, et à accroître la recherche sur la grippe aviaire. Selon Maria Van Kerkhove, responsable à l'OMS de la préparation et de la prévention des épidémies et des pandémies, le virus H5N1 a été détecté dans 145 troupeaux, présents dans 12 Etats américains.

"Je pense que cela va continuer à se répandre (...) Nous avons constaté une certaine expansion de l'épidémie à travers des échantillonnages dans le bétail laitier - non seulement aux Etats-Unis - mais aussi dans le monde entier. Nous devons vraiment comprendre l'étendue de la circulation (du virus) dans le bétail laitier", a-t-elle souligné. De son côté, le directeur des urgences de l'OMS, Michael Ryan, a rappelé qu'il était en général plus facile d'éradiquer une maladie chez les animaux domestiques, plus simples à localiser, et que des mesures de biosécurité peuvent être appliquées.

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"La difficulté réside dans le fait que la maladie existe dans des poches d'animaux sauvages, notamment s'ils se mélangent". Le virus H5N1 est apparu pour la première fois en 1996, mais depuis 2020, le nombre de foyers chez les oiseaux a augmenté de manière exponentielle, parallèlement à l'augmentation du nombre de mammifères infectés.

Les cas humains enregistrés en Europe et aux Etats-Unis depuis l'apparition du virus ont été pour la plupart bénins. Le virus H5N1 s'est propagé dans les troupeaux de vaches laitières aux Etats-Unis, avec quatre cas de passage de la maladie du bétail à l'Homme.