L'ONU appelle le Soudan du Sud à juger les responsables d'exactions

Un homme armé et une femme de la tribut de Luo Nuer discutent dans l'état de Yuai Uror, Soudan du Sud, 24 juillet 2013.

Le Conseil de sécurité de l'ONU rappelle aux autorités sud-soudanaises le besoin urgent de désigner des responsables pour les violences et violations des droits de l'homme ainsi que les violations du droit humanitaire international.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a salué la formation d'un gouvernement de transition au Soudan du Sud la semaine dernière et demandé à ce qu'il permette de traduire en justice les responsables d'exactions durant la guerre civile dans le pays.

Le gouvernement de transition a été formé vendredi par le président sud-soudanais Salva Kiir, qui partage désormais le pouvoir avec les ex-rebelles, après le retour dans la capitale Juba de leur chef Riek Machar, nommé vice-président conformément à l'accord de paix signé en août 2015 et qui doit encore être pleinement mis en oeuvre.

Les 15 Etats membres du Conseil ont unanimement salué une "étape importante", reprenant les termes du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon la semaine dernière.

Ils ont "souligné le besoin urgent de désigner des responsables pour les violences et violations des droits de l'homme ainsi que les violations du droit humanitaire international au Soudan du Sud, dont celles qui ont été rapportées depuis que l'accord a été signé".

Une partie de cet accord prévoit la création d'un tribunal spécial et d'une commission vérité et réconciliation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a élaboré une liste de tâches pour le nouveau gouvernement sud-soudanais, dont celle de parvenir à un accord sur des élections, une consolidation du cessez-le-feu et la lutte contre la corruption.

Le Soudan du Sud avait plongé dans la guerre civile fin 2013, seulement deux ans après l'indépendance du pays, quand des combats avaient éclaté au sein de l'armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar, le premier accusant le second de fomenter un coup d'Etat.

Le conflit, notamment marqué par des massacres à caractère ethnique, des atrocités, des viols et des tortures, a fait des dizaines de milliers de morts (le bilan exact reste inconnu) et plus de 2,3 millions de déplacés.

Avec AFP