L'opposant togolais Kodjo dépose un recours pour contester les résultats de la présidentielle

Agbéyomé Kodjo, lors d’un meeting à Agbodrafo, le 20 février 2020. (VOA/Kayi Lawson)

L'opposant Agbéyomé Kodjo, arrivé à la seconde place de l'élection présidentielle au Togo, derrière le président sortant Faure Gnassingbé, a annoncé mercredi à l'AFP avoir déposé un recours devant la Cour constitutionnelle, dénonçant de "faux résultats" et une "mascarade électorale".

"J'ai déposé mardi soir un recours devant la Cour constitutionnelle. Nous attendons que la Cour récuse les faux résultats publiés par la Céni (Commission électorale nationale indépendante)", a expliqué l'opposant.

Cet ancien Premier ministre et outsider de l'opposition a obtenu 18,37% des voix, contre 72,36% pour le président sortant, selon les résultats préliminaires officiels.

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Le candidat du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) s'est toutefois auto-déclaré "président de la République togolaise", quelques heures avant la proclamation des résultats de la Céni, dénonçant de graves "irrégularités".

M. Kodjo a plusieurs fois appelé les Togolais à se "mobiliser pour manifester leur désapprobation face à cette mascarade électorale et à défendre leurs suffrages", mais son appel n'a pas eu d'écho.

Les observateurs de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont exhorté les candidats à "respecter les résultats issus des urnes et proclamés par les institutions" et à recourir, si besoin, "aux voies légales", dans une déclaration lue lundi lors d'une conférence de presse.

L'Union africaine (UA) a également appelé le peuple togolais à "continuer d'oeuvrer pour préserver la paix, la stabilité, afin de consolider la démocratie et l'Etat de droit".

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De son côté, Faure Gnassingbé, âgé de 53 ans, a fêté lundi sa victoire avec ses partisans, mais n'a pas fait de discours à la nation.

"Cette victoire est belle, elle est franche, parce qu'elle est le fruit de nos efforts collectifs (...). Cette victoire, personne ne peut la voler, elle nous appartient, avait-il lancé devant la foule.

M. Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans, a été réélu depuis lors de scrutins tous contestés par l'opposition.

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Il garde d'importants alliés parmi ses pairs africains et avec la France, ex-puissance coloniale impliquée dans la lutte contre les mouvements jihadistes au Sahel voisin, qui restent particulièrement sensibles à la stabilité du Togo dans cette région volatile.