L’Otan va déployer des troupes dans les pays baltes et en Pologne

Le Secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse à Bruxelles le 13 juin 2016.

Quatre bataillons "robustes" seront déployés, en réponse aux agissements de la Russie en Ukraine, a annoncé le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.

"Nous allons convenir de déployer, par rotation, 4 bataillons multinationaux robustes dans les pays baltes et en Pologne. Ceci enverra un signal clair que l'Otan est prête à défendre tous les alliés" en cas d'agression extérieure, a déclaré lundi M. Stoltenberg, en présentant le programme d'une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance prévue mardi et mercredi à Bruxelles.

La décision d'envoyer des troupes aux confins orientaux de l'Alliance atlantique, perçue par Moscou comme un geste de défiance, sera prise mardi par les 28 ministres de la Défense, même si tous les détails sur "la taille, l'étendue et la composition" de ces bataillons devront ensuite être affinés.

"Nous allons donc déployer en amont des forces de combat" et "chaque bataillon représente 800 à mille soldats" qui seront stationnés par rotations pour une durée de "six à neuf mois", a précisé l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Otan, Douglas Lute.

"Cette présence avancée confirme que tout empiètement, toute attaque, contre le territoire de ces quatre pays alliés entraînera immédiatement un contact avec des forces de l'Otan et déclenchera des réponses rapides du reste de l'Alliance", a expliqué M. Lute.

Ce déploiement vient compléter une série de mesures prises depuis le début de la crise ukrainienne, au printemps 2014, pour augmenter la réactivité des armées de l'Otan, avec notamment une force sur le qui-vive de près de 5.000 hommes capables d'intervenir en quelques jours, et soutenir ses pays membres qui partagent une frontière avec la Russie.

"Il ne peut y avoir aucun doute que ce que nous avons fait est une réponse aux actions de la Russie en Crimée (annexée en mars 2014, ndlr) et en Ukraine", où les Occidentaux accusent Moscou de soutenir les rebelles séparatistes, a souligné M. Stoltenberg.

"Avant cela, il n'était pas question de parler d'une présence militaire du genre de celle que nous aurons désormais" en Estonie, Lettonie, Lituanie et en Pologne, a-t-il fait valoir lors d'une conférence de presse.

"Notre défense et notre dissuasion ne reposent pas uniquement sur quatre bataillons. Ceux-ci font partie d'un changement bien plus profond de notre posture, en réponse aux défis auxquels nous faisons face", a insisté le chef de l'Otan.

Réunis en sommet à Varsovie les 8 et 9 juillet, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance devraient réaffirmer le déploiement de ces troupes, et en dévoiler tous les détails opérationnels.

Avec Afp