Actuellement emprisonné, Moïse Metchro Harolde Metch, dit "commandant Hôtel ou Colonel H", "chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP)", une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d'Ivoire sous l'ex-président Laurent Gbagbo de 2000 à 2011, est le premier témoin à charge dans ce procès.
Mardi, l'ex-milicien a expliqué à la barre qu'il "appartenait au GPP, une branche de la galaxie patriotique (mouvement proche du régime de M. Gbagbo). Simone Gbagbo était la financière des patriotes, dont le GPP", a-t-il martelé.
"Nous détenons les preuves que le témoin a déjà fait l'objet d'un examen psychiatrique" lors de l'instruction, a répliqué mercredi un des avocats de Mme Gbagbo, Me Ange Rodrigue Dadje, assurant que cette expertise avait été demandée en raison de "l'incohérence flagrante" des propos de M. Metch.
Me Dadje a demandé la publication du rapport avant la poursuite de l'audition du témoin afin de pas "induire les membres du jury en erreur".
"La défense a été déstabilisée par ce qu'elle a entendu hier qui fut limpide, clair et cohérent", a réagi l'avocat général, Aly Yéo.
L'audition de cet ex-chef de milice "est gênante pour la défense", a-t-il souligné. Il a précisé que le témoin est également poursuivi dans une autre affaire criminelle liée à ces milices.
De son côté, le président de la Cour, Kouadio Bouatchi, a interrogé le témoin sur sa capacité mentale.
"Je suis en possession de toutes mes facultés mentale et psychique. Je ne suis pas dément!", a lancé à la barre M. Metch, habillé d'un T-shirt bleu-blanc et d'un jean.
L'audition de l'ex-milicien a été suspendue pour reprendre jeudi, après la publication du rapport de son examen psychiatrique.
Les milices du GPP avaient été constituées en septembre 2002 après le coup d'Etat manqué de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) contre le président Gbagbo.
La cour d'assises d'Abidjan juge depuis le 31 mai Mme Gbagbo, âgée de 67 ans, pour crimes contre l'humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Cette crise avait été provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Avec AFP