La démocratie au Venezuela "à peine vivante, si encore en vie" selon l'ONU

Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, 5 avril 2017

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a averti mercredi que la démocratie au Venezuela était en grand danger, se demandant même si elle existait encore.

Le président Nicolas Maduro "a été élu par le peuple", a reconnu Zeid Ra'ad Al Hussein devant les médias à Genève, mais les récentes actions du gouvernement "donnent l'impression que ce qu'il reste de la vie démocratique au Venezuela est en train d'être écrasé".

Interrogé sur les commentaires du président français Emmanuel Macron qui a accusé mardi le président Maduro de créer une "dictature" dans son pays, M. Zeid a confirmé qu'il y avait eu "une érosion de la vie démocratique".

"Elle doit être à peine vivante, si elle est encore en vie", a-t-il dit.

Les déclarations du Haut-Commissaire surviennent le jour de la publication d'un rapport accablant sur la situation des droits de l'Homme au Venezuela, notamment la répression des manifestations de l'opposition.

Le document dénonce "une volonté politique de réprimer des voix critiques et d'instiller la peur parmi la population, afin de mettre un terme aux protestations".

"Le recours généralisé et systématique à une force excessive pendant les manifestations, et la détention arbitraire de manifestants et d'opposants politiques présumés, indiquent qu'il ne s'agit pas d'actes isolés et illégaux de la part de quelques officiers", affirme le rapport.

Le Venezuela, en proie à une grave crise économique marquée par des pénuries de produits de première nécessité, est le théâtre de manifestations depuis avril contre le président Maduro qui ont fait près de 130 morts.

Avec AFP