La Grèce renvoie 55 migrants en Turquie, respectant les accords de l'Union européenne

Un camp grec pour les migrants, au nord de la Grèce, le 4 mars 2016.

Les autorités grecques ont renvoyé mercredi de l'île de Lesbos à Dikili en Turquie un groupe de 55 demandeurs d'asile, en majorité des Pakistanais et des Algériens, dans le cadre de l'accord UE-Turquie, selon une source policière.

Parmi ce groupe, figurent les premiers 37 demandeurs d'asile déboutés en deuxième instance par les autorités du service grec d'asile, selon la même source.

Outre 20 Pakistanais, 20 Algériens, ce groupe comprend cinq ressortissants marocains, quatre Afghans, trois Bangladeshis, un SriLankais, un Iranien et un Palestinien.

Il s'agit du premier renvoi massif depuis le coup d'Etat manqué en Turquie le 15 juillet. La purge massive engagée ensuite par les autorités turques avait ensuite tendu les relations entre Ankara et Bruxelles.

Le 8 septembre, Athènes avait renvoyé en Turquie cinq premiers demandeurs d'asile déboutés en première instance.

Depuis la mise en vigueur de l'accord UE-Turquie le 20 mars et jusqu'en début septembre, la Grèce avait renvoyé en Turquie environ 500 migrants dont la plupart n'avait pas demandé l'asile en Grèce ou avaient retiré leurs demandes.

La plupart des arrivants après le 20 mars ont demandé l'asile en Grèce pour tenter de retarder ou empêcher leur renvoi. Athènes s'étant engagée à un examen individuel des demandeurs d'asile, les renvois massifs en avaient été en conséquence retardés.

"Si la procédure d'examen d'asile s'accélère", les renvois vont s'intensifier, a indiqué une source policière à l'AFP ayant requis l'anonymat.

L'accord UE-Turquie a fortement endigué le flux migratoire en Europe via la Turquie, la route migratoire s'étant désormais déplacée à nouveau entre la Libye, l'Egypte et l'Italie.

Critiqué par de nombreuses ONG dont Amnesty International, cet accord prévoit le renvoi en Turquie sous certaines conditions des migrants et réfugiés arrivés en Grèce après le 20 mars. Pour chaque Syrien renvoyé, un Syrien doit être relocalisé en Europe.

La Grèce n'a renvoyé jusqu'ici en Turquie aucun demandeur d'asile syrien.

Ankara a menacé de rompre son accord avec l'UE si le dossier d'exemption des visas pour les Turcs dans l'espace Schengen n'avance pas.

Avec AFP