Le récent doublement du prix du pain, après la décision du gouvernement de confier les importations céréalières au secteur privé, a suscité un vif mécontentement au sein de la population et des manifestations ont lieu depuis le début du mois dans plusieurs régions du Soudan.
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Mardi, des centaines de manifestants sont descendus dans la rue, près du palais présidentiel dans le centre de Khartoum, répondant à l'appel du parti communiste (opposition).
"Non à la faim, non aux prix élevés", ont scandé les protestataires près du palais, selon un correspondant de l'AFP, d'après lequel la police a fait usage de gaz lacrymogènes et frappé des manifestants à coups de bâton.
Un haut responsable du parti communiste, Siddig Youssef, qui participait au rassemblement, a été arrêté, ainsi que d'autres manifestants, selon la même source.
Le parti a dit avoir demandé une permission de manifester auprès des autorités mais cette dernière leur a été refusée.
"Nous étions en train de manifester pacifiquement mais la police nous a quand même roué de coups", a raconté à l'AFP un manifestant qui a préféré conserver l'anonymat. "Beaucoup de gens nous ont vu manifester. Je suis sûr qu'ils nous rejoindront la prochaine fois", a-t-il ajouté.
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Un autre parti d'opposition, Umma, a appelé à une nouvelle journée de mobilisation mercredi.
La semaine dernière, des étudiants avaient organisé un rassemblement contre la vie chère près de l'université de Khartoum, avant d'être rapidement chassés par la police.
Le 7 janvier, un étudiant avait été tué lors d'une manifestation dans la région du Darfour (ouest).
L'Union européenne a exhorté jeudi le Soudan à autoriser les manifestations contre la flambée des prix, assurant suivre de près la gronde sociale et les arrestations de responsables politiques.
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Le Soudan avait été le théâtre en 2016 d'un mouvement de protestation après la décision des autorités de réduire les subventions sur le carburant, mesure qui avait entraîné une forte hausse des prix.
Le régime avait rapidement réprimé ce mouvement afin de ne pas voir se reproduire les heurts sanglants de 2013, déjà liés à une précédente réduction des subventions sur l'essence et qui avaient fait des dizaines de morts.
Au pouvoir depuis 1989, le président soudanais Omar el-Béchir est sous le coup de deux mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour.
Avec AFP