La justice américaine redouble de précautions avec "El Chapo"

Joaquin "El Chapo" Guzman, à droite, et l'avocat de la défense Michael Schneider, centre droite, et Michelle Gelernt à New York, le 20 janvier 2017.

Conditions de détention, déplacements limités: la justice américaine prend ses précautions avec le trafiquant de drogues mexicain Joaquin "El Chapo" Guzman, extradé la semaine aux Etats-Unis après deux spectaculaires évasions au Mexique.

Joaquin Guzman devait être entendu en personne le 3 février pour une audience consacrée aux préparatifs de son procès, avait indiqué à l'AFP mardi son avocate commise d'office, Michelle Gelernt.

Mais le juge fédéral Brian Cogan, en charge du dossier, a demandé mercredi à ce qu'il soit entendu par vidéo interposée, "afin de minimiser les perturbations liées à son transport physique".

Ses avocats comme le procureur ont jusqu'au 30 janvier pour contester cette décision.

L'audience du 3 février pourrait aussi être l'occasion pour la défense de contester les conditions de détention d'El Chapo.

Ses avocats comme le procureur ont refusé de donner des détails mais selon les médias américains, il est détenu dans une prison fédérale de Manhattan, toute proche du tribunal, le Metropolitan Correctional Center.

L'endroit comporte une petite aile réservée aux détenus jugés les plus dangereux, où ils sont maintenus dans un isolement quasi-total, avec la lumière allumée en permanence.

La prison a néanmoins connu des tentatives d'évasions. Le New York Times rappelait ainsi une tentative par hélicoptère qui a failli réussir en 1981. Et l'évasion de deux prisonniers en 1990 par une fenêtre du premier étage. L'un des deux court toujours.

Après son arrivée aux Etats-Unis vendredi, les autorités ont assuré qu'"El Chapo" ne s'échapperait pas aux Etats-Unis. "Je vous assure qu'aucun tunnel ne sera creusé menant à sa salle de bains", a ironisé l'un des agents à l'origine de son interpellation, Angel Melendez.

C'est par un tunnel creusé sous sa douche qu'"El Chapo" a réussi à s'échapper de sa prison mexicaine en 2015, après une première évasion en 2001, un camouflet pour les autorités mexicaines.

Après sa nouvelle arrestation en janvier 2016, peu après un entretien clandestin avec l'acteur Sean Penn et l'actrice américano-mexicaine Kate del Castillo, le gouvernement mexicain avait fini par accepter de l'extrader vers les Etats-Unis.

Guzman, 59 ans, est accusé d'avoir dirigé l'un des plus vastes empires de drogue que le continent américain a jamais connu. Son cartel est censé avoir acheminé et distribué pendant près de 25 ans plusieurs milliers de tonnes de drogue colombienne à travers les Etats-Unis, pour un bénéfice estimé à quelque 14 milliards de dollars.

Avec AFP