La Maison Blanche, une "halte-garderie"? Joute verbale entre Trump et un sénateur

Le sénateur républicain Bob Corker parle à la presse à Capitole Hill à Washington, le 26 septembre 2017.

"Dommage que la Maison Blanche soit devenue une halte-garderie pour adultes", a lancé l'influent sénateur républicain Bob Corker après avoir été visé dimanche matin par des tweets désobligeants du président américain Donald Trump.

"Le sénateur Bob Corker m'a 'supplié' de le soutenir pour sa réélection dans le Tennessee. J'ai dit "NON" et il a renoncé (disant qu'il ne pourrait gagner sans... mon soutien)", a affirmé M. Trump, dans une salve matinale de tweets dont il est coutumier et visant l'un de ses anciens partisans.

"Il a aussi voulu être secrétaire d'Etat, j'ai dit 'NON MERCI'", a poursuivi le milliardaire républicain, ajoutant que le sénateur Corker "est aussi largement responsable du terrible accord avec l'Iran!" sur son programme nucléaire.

"Par conséquent, je m'attends totalement à ce que Corker soit une voix négative et qu'il se mette en travers de notre agenda. Il n'avait pas les tripes d'être candidat", a conclu M. Trump, sans autre précision.

Il faisait sans doute allusion aux déclarations mercredi du sénateur qui a affirmé que les Etats-Unis ne sombraient pas dans le chaos grâce au secrétaire d'Etat Rex Tillerson, au ministre de la Défense Jim Mattis et au secrétaire général de la Maison Blanche John Kelly.

Quelques heures après la salve dominicale du président, le très respecté sénateur de 65 ans a estimé sur Twitter qu'il était "dommage que la Maison Blanche soit devenue une halte-garderie pour adultes. Quelqu'un ne s'est de toute évidence pas présenté au travail ce matin".

M. Corker siège au Sénat des Etats-Unis à Washington depuis janvier 2007. Il a annoncé le 26 septembre qu'il n'allait pas briguer de troisième mandat lors des prochaines législatives en novembre 2018.

Il est président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat depuis 2015, occupant ainsi une place de choix dans plusieurs dossiers diplomatiques au coeur de l'actualité, comme la Russie ou la Corée du Nord.

Son nom avait été évoqué pour être le colistier de Donald Trump, puis pour être secrétaire d'Etat. En juillet 2016, il avait expliqué avoir décliné le poste de futur vice-président lors d'une discussion à New York avec le milliardaire. "Notre lien s'est renforcé et une amitié est née, c'était un jour remarquable", avait-il alors assuré.

Mais en août cette année, après les violences racistes à Charlottesville (Virginie), le sénateur a déclaré que M. Trump n'avait "pas encore réussi à démontrer qu'il avait la solidité et les compétences nécessaires pour réussir" en tant que président.

Avec AFP