Le site internet "Everyone's Invited" ("Tout le monde est invité") permet aux jeunes Britanniques de partager anonymement les agressions qu'ils et elles ont subi, principalement au long de leur scolarité. Lancé en juin 2020 par une étudiante de 22 ans, le site recense désormais plus de 5.800 témoignages impliquant de nombreux établissements, dont certaines prestigieuses écoles privées, comme le Eton college.
Vendredi soir, la police de Londres a annoncé dans un communiqué avoir "examiné le contenu" du site pour "encourager" toute potentielle victime à porter plainte et avoir "en conséquence reçu un certain nombre de plaintes concernant des infractions spécifiques".
"Nous saluons toute initiative qui encourage les victimes d'un délit sexuel à s'exprimer et à chercher du soutien", a déclaré la commissaire Mel Laremore, en charge des viols et délits sexuels, et "nous prenons très au sérieux les accusations d'agressions sexuelles".
"Le nombre de témoignages publiés sur ce site est profondément inquiétant", a-t-elle estimé, ajoutant que la plupart faits relatés, "passés ou actuels", avaient eu lieu dans "des établissements scolaires de Londres et de tout le pays".
La police a indiqué avoir contacté les écoles identifiées pour offrir aux victimes d'agression sexuelle "un soutien spécialisé". Elle est aussi entrée en contact avec la propriétaire du site, afin d'y insérer un lien permettant aux contributeurs de contacter directement la police.
Mains glissées sous les jupes, jeunes filles droguées à des fêtes, partages massifs de photos nues: les témoignages publiés retracent des viols, agressions sexuelles et histoires de "revenge porn" arrivés à de très jeunes adolescents, souvent des filles.
La pression est montée cette semaine sur les écoles, qui se voient reprocher leur passivité face au climat régnant entre leurs murs.
Mentionnée à plusieurs reprises sur "Everyone's Invited", la Highgate School, école privée du nord de Londres, a annoncé vendredi dans un communiqué lancer une enquête indépendante. "Profondément choquée et horrifiée par ces révélations", l'école a promis que les voix des victimes seraient "entendues".