La police tanzanienne arrête les responsables de l'opposition

Freeman Mbowe (au centre), président de Chadema, principal parti d'opposition tanzanien, arrive au tribunal de première instance de Kisutu à Dar es Salaam, Tanzanie, le 10 mars 2020.

La police tanzanienne a arrêté Freeman Mbowe, le président du principal parti d'opposition Chadema, ainsi que de hauts responsables du parti ACT-Wazalendo qui est la deuxième formation politique de l’opposition, a-t-on appris lundi de source policière.

L’arrestation de ces responsables intervient alors que l’opposition avait prévu des manifestations pacifiques lundi pour dénoncer l’élection présidentielle du 28 octobre qui s’est soldée par la victoire du parti au pouvoir.

Chadema et ACT-Wazalendo rejettent les résultats qui ont permis au président John Magufuli de remporter un second mandat avec 84 % des voix. Le parti au pouvoir, CCM, remporte 97 % des sièges au Parlement.

M. Mbowe avait appelé à des manifestations dans tout le pays à partir de lundi. Il exigeait aussi de nouvelles élections.

"Nous avons arrêté Mbowe, il est entre nos mains", a déclaré le chef de la police de Dar es Salaam, Lazaro Mambosasa, ajoutant que six autres membres importants du parti étaient également en état d'arrestation.

"En plus de ces manifestations que nous avons interdites, ils voulaient inciter au saccage de bâtiments, brûler les stations d'essence, les marchés et les véhicules de transport public", a-t-il ajouté.

Le candidat à la présidence de Chadema, Tundu Lissu, n'a remporté que 13 % des voix, d’après la commission électorale de Tanzanie.

Tundu Lissu arrive à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 27 juillet 2020.

Selon le quotidien The Citizen, il est difficile de savoir pour l’heure si M. Lissu a été aussi arrêté.

Il était rentré en Tanzanie en juillet après trois ans à l'étranger où il s'est remis de 16 blessures par balles subies lors d'une tentative d'assassinat en 2017.

Selon les lois de la Tanzanie, le résultat des élections présidentielles ne peut pas être contesté.

"La porte nous est fermée pour contester les résultats présidentiels devant les tribunaux, et c'est pourquoi nous avons décidé de porter cela devant le peuple, qui est le détenteur du pouvoir", a déclaré M. Lissu.

Le président John Magufuli avait été élu pour la première fois en 2015. Son premier mandat s’est caractérisé par un recul des libertés, selon des observateurs.

D'après The Citizen, il devrait prêter serment jeudi 5 novembre à Dodoma, la capitale de la Tanzanie.