La RDC maintient aux commandes des opérations contre les Fdlr deux généraux accusés de crimes

Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement de la RDC

Le gouvernement de la RDC maintient aux commandes des opérations contre les combattants de Fdlr les deux généraux malgré l’opposition de la mission des Nations Unies.

Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, les deux généraux chargés de combattre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) ne seront pas écartés du commandement des opérations, a fait savoir jeudi le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, lors d'une conférence de presse à Kinshasa.

Les deux officiers figurent sur une liste établie par la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) d'officiers indésirables pour leur responsabilité ou leur complicité présumées dans de graves violations des droits de l'Homme.

Kinshasa défend sa position par le fait que les deux officiers n’ont fait l'objet d'aucune condamnation de la part de la justice militaire congolaise.

Pour Mende, les deux généraux ont toujours travaillé avec les Nations unies sans problème.

Des responsables de l'ONU ont indiqué au ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, lors d'une rencontre le 30 janvier à Addis Abeba, que les deux généraux devaient être remplacés d'ici le 13 février, faute de quoi les Nations unies retireraient leur soutien à l'opération.

La RDC n'est pas "sous tutelle de qui que ce soit" et "pour l'instant, ce sont ces (généraux) qui ont été désignés" pour traquer des FDLR, a insisté M. Mende. "C'est une décision de souveraineté" et "nous sommes décidés à rétablir la sécurité dans notre pays", a-t-il ajouté.

La Monusco, forte de 20.000 personnes, travaillait avec Kinshasa à la mise au point d'une opération conjointe, mais le 29 janvier, l'armée congolaise a annoncé seule le lancement de l'offensive, la Monusco se contentant de promettre un soutien opérationnel, logistique et stratégique.

Pour l'heure, aucune action sérieuse n'a encore démarré sur terrain.

Les FDLR sont des rebelles hutu rwandais présents dans l'est de la RDC depuis 1994. Plusieurs de ses chefs sont recherchés par la justice internationale pour leur participation présumée au génocide de 1994 contre les Tutsi dans leur pays, qui a fait 800.000 morts selon l'ONU.