L'État tunisien a besoin de 5 milliards d'euros pour boucler son budget

Le premier ministre tunisien Elyes Fakhfakh, à Tunis, le 24 janvier 2020.

"Le budget prévoyait déjà un financement externe de 8 milliards de dinars, soit un peu plus de 2,5 milliards d'euros, je pense que ce chiffre-là va au moins doubler", a déclaré M. Fakhfakh dans un entretien télévisé à la chaîne internationale France 24.

"Nous sommes en train de voir toutes les pistes aussi bien au niveau international que national", a-t-il ajouté. La loi de finances tablait initialement sur un budget de total de 47 milliards de dinars (15 milliards d'euros), dont quasiment un cinquième de ressources externes.

L'Union européenne (UE) a annoncé fin mars un don de 250 millions d'euros. Le Fonds monétaire international (FMI) a lui annoncé début avril un prêt d'urgence de 745 millions de dollars (685 milliards d'euros), estimant que le PIB du pays pourrait connaître une contraction de 4,3% en 2020, la plus grave depuis 1956.

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"Cela peut être pire, tout dépend de la reprise mondiale", a souligné M. Fakhfakh.

La confinement a notamment effacé le rebond jusque là observé dans le tourisme, un secteur clé en Tunisie affecté par une série d'attaques jihadistes.

"Les quatre secteurs les plus touchés sont les médias, les très petites entreprises, le tourisme et la culture," a estimé le Premier ministre.

Le gouvernement de M. Fakhfakh a pris ses fonctions deux semaines à peine avant le premier cas de coronavirus en Tunisie, après des mois de crise politique. Le Parlement, profondément divisé, lui a délégué des pouvoirs exceptionnels jusqu'au 4 juin, date de la fin du confinement, afin qu'il puisse légiférer directement pour accélérer la lutte contre la pandémie.

La Tunisie, qui a commencé à lever le 4 mai certaines des strictes mesures du confinement mis en place dès la mi-mars, a enregistré lundi son deuxième jour consécutif sans aucun nouveau cas identifié, a indiqué mardi le ministère de la Santé.

"Nous sommes arrivés jusque là à maîtriser cette épidémie", a souligné M. Fakhfakh. "On se réjouit (...) mais on reste malgré tout vigilants."

Au total, 1.032 cas ont été identifiés officiellement depuis le 2 mars, dont 45 décès.

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M. Fakhfakh a indiqué envisager un report du sommet de la Francophonie, qui doit marquer en décembre à Tunis le 50e anniversaire de cette organisation.

"J'ai évoqué le sujet (...) avec le Premier ministre français Edouard Philippe il y a deux semaines", a-t-il déclaré.

"Si les conditions sont bonnes, on le fera en décembre, sinon on le reportera vers le début de l'année prochaine", a-t-il ajouté, précisant que la décision ne devrait pas tarder.