"Normalement, on aurait manifesté sur l'avenue pour demander plus de justice sociale, car les gouvernements qui se succèdent depuis 2011 n'ont toujours pas pris en compte cette demande", explique à l'AFP Alaa Talbi, président de l’ONG “Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux”.
Lire aussi : Manifestation à l'occasion des 10 ans du début de la révolution tunisienne"Neuf gouvernements en dix ans ont peiné (...) à équilibrer les intérêts de l'élite traditionnelle avec ceux de la population défavorisée", souligne l'Institut Transnational, un think tank basé à Amsterdam.
La classe politique, fragmentée et paralysée par des luttes de pouvoir, peine à agir, et elle est accusée de servir des intérêts personnels.
Le 14 janvier 2011, après plusieurs semaines de troubles déclenchés par l'immolation d'un vendeur ambulant dans l'intérieur du pays, une foule inédite se rassemble devant le ministère de l'Intérieur, centre névralgique du régime au coeur de la capitale.
La colère contre la misère se tourne contre le régime, et le foule scande "Dégage". Le soir même, Ben Ali prend la fuite vers un exil doré en Arabie saoudite, où il est décédé en 2019, dans la discrétion.
La fuite de Ben Ali, après 23 années de règne a été suivie par des soulèvements dans plusieurs pays de la région et la chute d'autres autocrates considérés jusqu'alors comme inamovibles. Mais la Tunisie est le seul à avoir poursuivi sa démocratisation.
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